Le président du Comité olympique algérien (COA), Rachid Hanifi, a estimé hier que la seule médaille algérienne obtenue par le coureur Taoufik Makhloufi aux Jeux olympiques de Londres 2012 doit entraîner d'autres succès à l'avenir et qu'on n'a plus le droit de régresser. «Si la médaille d'or nous a donné beaucoup de joie, elle nous interpelle également, parce qu'on n'a plus le droit de descendre de ce seuil. La raison veut qu'on mobilise toutes les énergies, toutes les compétences et tous les moyens pour que cette médaille d'or soit obtenue par le même athlète qui est encore jeune, mais aussi décrochée par d'autres athlètes», a déclaré le docteur Hanifi à l'APS. L'Algérie qui a participé aux JO de Londres avec 39 athlètes, dont 12 volleyeuses, a décroché une seule médaille d'or par Taoufik Makhloufi, en finale du 1500 m. Certes, c'est une maigre moisson par rapport aux grandes attentes, notamment en boxe et en judo, mais reste cependant meilleure que la dernière participation aux JO de Pékin, selon le patron du COA. «Un bilan d'évaluation se fait par rapport à des critères et le premier, c'est les résultats obtenus lors de cette édition des JO par rapport aux précédentes participations. On peut dire qu'une médaille d'or, alors que cela fait plus de dix ans que l'Algérie n'en a pas eu de pareille, est une évolution positive, mais sur le plan du nombre d'athlètes participants, on a régressé par rapport à Pékin, en passant de 63 à 39. Il est vrai aussi que les qualifications sont devenues rigoureuses et difficiles», a-t-il expliqué. Le premier responsable du COA n'a pas caché, par ailleurs, sa déception sur les résultats médiocres, notamment en judo et en boxe, deux disciplines sur lesquelles il comptait beaucoup pour offrir à l'Algérie des médailles, eu égard au potentiel existant. «On s'attendait à ce qu'il y ait de meilleurs résultats en boxe et en judo, il y a eu de la déception. Il est vrai qu'en boxe, les juges n'ont pas facilité les performances de nos boxeurs, mais ce sont les règles du jeu, il faut en tenir compte. Dans certaines disciplines, on a régressé notamment en judo, disons que les changements dans les techniques ont fait que Soraya Haddad, qui a été disqualifiée, ne s'est pas suffisamment préparée aux nouvelles techniques imposées par la FIJ», a affirmé M. Hanifi. Pour le président du Comité olympique algérien, il ne faut pas se voiler la face, il y a eu échec dans certaines disciplines qu'il faut admettre sans détour. «Lorsqu'il y a échec, il ne faut pas essayer de le transformer en non échec, en essayant de trouver des excuses. Il faut l'admettre. Le sens de la responsabilité veut qu'on se mette autour d'une table et qu'on se dise quelles sont les raisons de cet échec pour qu'il ne se renouvelle plus», a-t-il souligné, insistant sur l'importance de la redéfinition de notre stratégie sportive. «Il faut mettre les moyens et les compétences et redéfinir éventuellement notre stratégie politique du sport. On a les moyens, le potentiel existe chez nos jeunes. Je suis sûr que s'il y a une prise en charge sérieuse de notre sport, on pourrait avoir d'autres satisfactions dans d'autres disciplines», a-t-il soutenu. «Toutes les compétences dans le domaine du sport doivent être sollicitées, on n'a pas le droit de les écarter sous un prétexte ou un autre. Il faut faire une analyse objective de l'ensemble de l'évolution de notre sport et faire des propositions avec l'adhésion de toutes les compétences, car avant tout, c'est l'intérêt national qui compte», a-t-il ajouté.