La perturbation se poursuivra certainement jusqu'en fin de semaine l Le marché retrouvera progressivement sa régulation habituelle à compter du début de la semaine prochaine. Les journées qui suivent l'Aïd sont difficilement gérables par les ménages. Un manque d'approvisionnement en matière de produits alimentaires a été constaté le deuxième jour de cette fête religieuse. Durant la matinée du mardi, soit deux jours après cet événement solennel, plusieurs commerces ont gardé leur rideau baissé. La tension sur le pain n'a épargné aucune localité de la capitale. Les quelques boulangeries ayant assuré l'approvisionnement ont été prises d'assaut par des clients qui ont pris leur mal en patience en faisant une chaîne interminable. «Ce matin, je me suis rendu à Hussein Dey, Kouba et Aïn Naâdja à la recherche de pain. Je n'ai rien trouvé. Par hasard, j'ai fait un crochet par Haï El Badr. Il m'a fallu attendre plus d'une heure pour acheter enfin quelques baguettes de pain. Cette situation est intolérable. Dans un seul quartier, sur six boulangeries, une seule a assuré le service et uniquement la demi-journée. Comme aucune réglementation n'est appliquée, les gérants ont décidé de prendre quelques jours de congé après l'Aïd. C'est l'anarchie qui s'installe partout», a déclaré avec désappointement un père de famille habitant Bachedjerrah. D'après lui, cette rupture a été exacerbée par un départ en congé massif et simultané. Les fabricants de pain traditionnel ont eux aussi fermé boutique. «D'habitude, les consommateurs se rabattent sur ces artisans dont la spécialité est le pain traditionnel pour s'approvisionner quand cette denrée nécessaire fait défaut chez le boulanger», a-t-il encore indiqué. Même situation du côté des épiceries. Les présentoirs sont vides. Pourtant, durant tout le mois de jeûne, l'espace intérieur de ces boutiques regorgeait de produits de toutes sortes. «La veille de l'Aïd, j'ai liquidé une quantité appréciable de certains produits de consommation courante. Je suis en rupture de stock et, comme les grossistes sont partis passer ces jours de fête au bled, je dois me rabattre sur quelques livreurs pour me fournir de petites quantités de produits de base réclamés ce matin par mes clients», a déclaré un épicier ayant pignon sur rue dans un quartier populaire de Bachedjerrah. Vers 11h, quelques livreurs font leur apparition. Dans leur fourgonnette, ils transportent une petite quantité de sacs de semoule, des pâtes alimentaires et autres denrées de première nécessité. Les marchands de fruits et légumes n'ont pas échappé à la règle. Malgré la demande, ils ont préféré fermer boutique. Les camelots squattant les espaces de la voie publique se sont eux aussi éclipsés durant ces deux jours de fête. D'aucuns affirment que les marchés visités évoquent les moments de disette. Pourtant, les étals étaient bien achalandés presque pendant tout le mois sacré. Toutefois, la perturbation survenue à la veille de l'Aïd a eu un effet de surprise. Outre la quantité insuffisante, les prix de certains légumes ont été majorés démesurément. Ainsi, la courgette a frôlé les 220 dinars et la laitue a été cédée à 150 dinars le kilo. «Durant la matinée de mardi, je n'ai pas trouvé grand-chose au marché de gros. Les rares marchandises réceptionnées ont vite été achetées par les mâaoudia (les revendeurs). Sur place, ils revendent ce qu'ils viennent d'acheter au prix fort. Il vaut mieux ne pas avoir affaire à ces profiteurs sans scrupules», a précisé un marchand exerçant à Bachedjerrah. D'après lui, cette perturbation se poursuivra certainement jusqu'en fin de semaine. Le marché retrouvera progressivement sa régulation habituelle à compter du début de la semaine prochaine.