C�est d�sormais une tradition, le commerce de proximit� ayant un caract�re de service public ne fonctionne pas bien durant l�A�d. Le meilleur exemple est celui des boulangeries, qui ont �t� nombreuses � baisser rideau pendant ces derniers jours de f�te. R�sultat : le prix du pain a doubl�. Dans les quartiers de Belouizdad, � Alger, la baguette de pain �tait c�d�e � 20 DA. Et une semaine plus tard, la situation n�est toujours pas r�tablie. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Dans la capitale, le pain est presque introuvable. Seuls les vendeurs informels �sauvent� quelque peu la situation. Mais � quel prix ! L�Union g�n�rale des commer�ants et artisans alg�riens Ugcaa) avait annonc�, la veille de l�A�d, l�ouverture de 4 000 boulangeries � travers le territoire national. Mais seuls 2 500 de ces artisans ont r�pondu favorablement � l�appel de l�Ugcaa durant cette p�riode. �Plus de 70 % des employ�s des boulangeries viennent de wilayas limitrophes � celle de leur lieu de travail et la plupart d�entre eux passent les f�tes de l'A�d dans leurs villes natales�, indique M. Boulenouar, porte-parole de l�Ugcaa Cette �pause� est �galement expliqu�e par la forte pression subie par ces commerces durant le mois de Ramadan. �Apr�s un rythme de travail assez acc�l�r� durant le mois de je�ne, les boulangers profitent de la p�riode de l�A�d pour proc�der au nettoyage de leurs locaux et de leurs �quipements�. D�autre part, certains propri�taires de boulangeries peu �motiv�s� � reprendre du service pr�f�rent prendre tout leur temps pour se reposer apr�s le Ramadan. �Ils estiment que fermer pour quelques jours apr�s l�A�d n�aura aucun impact sur la rentabilit� de leur commerce�, ajoute Boulenouar. De son c�t�, le pr�sident du Comit� national des boulangers, M. Ma�mar Hantour, justifie cette longue fermeture des commerces par les choix du personnel sur la p�riode de cong�. �Dans les boulangeries, les cong�s des employ�s co�ncident souvent avec l�A�d, avec une p�riode de r�cup�ration apr�s le mois de Ramadan�, dit-il. N�anmoins, le repr�sentant des boulangers a relev� la p�riode critique que traverse ce secteur. Ainsi, les boulangers se plaignent de la chert� des produits utilis�s tels que la levure, le sel et les am�liorants, et de la lourdeur des charges, des taxes et des prix de l��nergie. A cela s�ajoute la main-d��uvre qui exige des salaires �astronomiques� car, explique-t-il, �une grande partie du travail des boulangeries s�effectue de nuit�. Cons�quence, �la marge b�n�ficiaire est � z�ro�, dit-il. Plus de 95 % des boulangers cumulent des dettes envers les livreurs de farine. En mati�re de r�glement fiscal, la m�me r�alit� est constat�e. Une semaine apr�s l�A�d, seules quelques boulangeries ont ouvert. Au boulevard Colonel- Amirouche, une grande boulangerie, connue pour la qualit� et la vari�t� de ses pains et viennoiseries, vient � peine de remettre les fourneaux en marche. Quelques brioches et croissants arrivent sur les grands �talages du commerce. Hocine, le g�rant issu d�une famille d�artisans boulangers depuis 1928, affirme qu�ouvrir durant la f�te de l�A�d n�est pas du tout rentable. Depuis quelque temps, son commerce fait face � des difficult�s. Il y a une ann�e, �nous avions supprim� le rayon p�tisserie. Les produits sont chers et la demande ne suit presque plus�, explique-t-il. Une situation, soutient-il, v�cue par tous les artisans boulangers. �Le co�t de l��nergie est inaccessible et les taxes nous �touffent�, souligne notre interlocuteur, visiblement pas convaincu d�avoir priv� ses clients de pain frais durant quelques jours.