Le programme vise à soutenir l'entreprise et les PME. L'impulsion d'une économie productive est au cœur des préoccupations du nouveau gouvernement Sellal. Inscrite au second chapitre du plan d'action à soumettre à partir du 25 septembre au Parlement, la consolidation de la sphère économique et financière devra passer par l'amélioration du climat des investissements, l'assainissement de la sphère commerciale et l'efficience de l'exécution du budget de l'Etat. Un programme qui s'inscrit, en somme, dans la continuité en termes de politique de soutien à la création d'emplois et de maintien des transferts sociaux, reprenant les grandes lignes des plans de développement des secteurs de l'énergie, de l'industrie et de l'agriculture. Il est, néanmoins, marqué par la nécessité d'améliorer le service public. Un leitmotiv depuis la nomination de Abdelmalek Sellal à la tête du gouvernement. Au-delà de la lutte contre le commerce informel qui figure en bonne place parmi les priorités gouvernementales, les administrations à caractère économique sont en première ligne. Que ce soit le fisc, les douanes ou les domaines, les directions générales et leurs démembrements, ils sont sommés d'améliorer leurs prestations en direction des contribuables et des opérateurs économiques, condition sine qua non à l'amélioration du climat des affaires et la facilitation des activités des entreprises qu'elles soient publiques ou privées. Une activité qui appelle aussi à la réduction de la pression fiscale et à l'augmentation de l'offre de foncier, mais aussi à la mise à niveau des services bancaires et d'assurances. Le plan d'action du gouvernement met en avant les moyens qui seront déployés par les pouvoirs publics pour soutenir l'entreprise et la PME, notamment par le renforcement des mécanismes de garantie de crédits et l'amélioration de l'accès au financement pour l'investissement industriel, à travers la spécialisation de la Sofinance dans l'accompagnement des investisseurs. L'intervention de l'Etat pourra également se refléter dans le soutien à l'exportation par la simplification des procédures et l'amélioration du transport de fret. Elle peut aussi se traduire par la refonte des dispositifs institutionnels de l'ANDI, des industries de montage CKD et SKD, ainsi que de la sous-traitance. L'effort en matière de formation et de consolidation des systèmes d'information économique est également évoqué. L'Etat garde, en outre, un rôle économique prépondérant, notamment en ce qui concerne les investissements directs étrangers et la négociation de partenariats avec des «opérateurs de qualité», lesquels devront prendre en compte une «démarche de responsabilité sociale». Les efforts consentis induiront des coûts. La dépense publique, son efficacité et son contrôle sont, d'ailleurs, au sommet des priorités du programme économique du gouvernement. Crise économique oblige, le temps des largesses sur le budget de l'Etat est révolu. Le nouveau gouvernement veut d'ailleurs se saisir du dossier de la réforme budgétaire, maintes fois renvoyé. Cette fois-ci, l'on veut se fixer un délai. Celui de l'exercice 2015 pour «la production et l'édition des budget, selon les canevas de la réforme». Pourra-t-on ainsi voir aboutir le projet de loi organique des lois de finances qui n'est, aujourd'hui, qu'un vœu pieux ? Le contrôle est aussi très présent dans le programme gouvernemental. Contrôle des comptables publics, des collectivités locales, des établissements de santé, évaluation et suivi des grands projets, mais aussi, et c'est une nouveauté, l'évaluation rétrospective de certaines grandes réalisations en termes de retombées sur l'économie. Quelques organes verront, ainsi, leur rôle renforcé, comme l'incontournable Inspection générale des finances ou encore la cellule de traitement du renseignement financier pour la lutte contre la corruption.