Le Grec Makis Chamalidis est docteur en psychologie du sport. Il est rattaché depuis 1997 au Centre national d'entraînement à Roland Garros. Il vient de diriger, les 6 et 7 octobre à Staouéli, un séminaire pour une vingtaine d'entraîneurs algériens de tennis afin qu'ils approfondissent leurs connaissances sur la préparation mentale des athlètes. - La psychologie du sport est-elle beaucoup plus un moyen ou une nécessité dans la préparation et la compétition ?
Je vous dirai d'emblée que ce sont les deux à la fois. D'abord parlant de nécessité, je vous dirai qu'au très haut niveau de la pratique sportive, une compétition se joue parfois à un détail près, par exemple une bouteille d'eau oubliée ou une crispation. Là, nous pénétrons le domaine des émotions et le travail mental devient une nécessité. Cependant, il y a des moyens pour devenir compétiteur, cela devient plus dur et on arrive au stade de la recherche de l'excellence.
- En quantifiant l'apport de la psychologie du sport, quel pourcentage lui donnerait-on lors de la préparation et de la compétition ?
Je ne sais vous préciser si c'est 20, 50 ou 80%, mais ce que je peux vous affirmer, c'est que c'est quelque chose qui se travaille quotidiennement. On est sur un mode de recherche quasi obsessionnel pour mieux faire. En termes de pourcentage, on ne peut être concret.
- Existe-t-il une école de psychologie du sport performante à suivre, la cubaine, la russe, la chinoise ou la canadienne par exemple ?
Non, je crois qu'il y a une école de dimension culturelle assez importante et celle qu'il ne faut pas négliger, c'est l'américaine. Cependant, dans ce genre d'approche, je pense qu'il faut s'adapter à la culture à laquelle on fait partie, qu'elle soit locale, régionale ou nationale. On ne peut dire à des Algériens faites comme les Australiens, il y aura à coup sûr échec. Mais on est en droit de s'imprégner de discours et les adapter à ses méthodes.
- A quel niveau peut-on mettre en exergue la psychologie du sport ?
Il faut souligner que l'intervenant doit intégrer dans sa formation la psychologie pour pouvoir intervenir à tous les niveaux de ses activités. En considérant que l'athlète a besoin de progresser mentalement, il lui faut d'abord une maturité intellectuelle. Le besoin existe à tout âge, mais les éléments diffèrent.
- Est-ce que la psychologie du sport peut résoudre des problèmes d'ordre technique ou tactique ?
Il y a des athlètes qui font des choix tactiques à certains moments et cela coûte cher, car ils n'ont rien prévu pour résoudre la situation donnée. Je prends l'exemple du tennis : ainsi les joueurs dès qu'ils sont fatigués, ils oublient les fondements de leur discipline, plier les jambes par exemple. C'est là qu'intervient le mental.
- Avez-vous senti un intérêt des Algériens que vous avez encadrés, pour la psychologie du sport ?
Sincèrement, j'ai senti en eux une curiosité ainsi qu'une envie d'apprendre et d'appliquer ce que je leur ai transmis.