Dr Bounemri Zaki Saliha, ma�tre de conf�rences en STAPS, enseignante- chercheur en sport, enseignante de handball � l�INFS/STS de D�ly-Ibrahim (Alger). Orientations m�thodologiques La performance sportive est un ph�nom�ne complexe, compos� de plusieurs aspects, et dont les mod�les qui ont �t� propos�s refl�tent le plus souvent les p�les d'int�r�ts scientifiques de leurs auteurs. L'entra�nement peut �tre d�fini comme un processus d'actions complexe, dont le but est d'agir de fa�on m�thodique et adapt�e sur le d�veloppement de la performance sportive. La planification de l�entra�nement repose sur une mod�lisation qui tend � r�duire les performances � quelques propri�t�s consid�r�es comme essentielles. Toute planification repose sur l�analyse des exigences de l�activit� ; les diff�rents points � mettre en �vidence sont : Besoins physiologiques : �nerg�tique, force, souplesse. Besoins techniques : coordination, apprentissage de la technique propre � l�activit�. Besoins tactiques : tactique propre � l�activit� (surtout en sports collectifs). Besoins psychologiques : dont la gestion est � la fois une cons�quence de l'entra�nement et un but. La performance est donc compos�e de diff�rents facteurs qui interagissent plus ou moins pour aboutir au meilleur rendement. Dans cette optique, on peut consid�rer que l'entra�neur est le seul vecteur efficace d�intervention sur l'athl�te ; ce qui lui permet de faire varier la planification, donc de faire varier la charge d'entra�nement suivant l'�tat psychologique et physique de l'athl�te. M�thodologie de l�entra�nement Elle recouvre une proc�dure syst�matique et planifi�e de mise en ordre des contenus d'entra�nement, de la forme de pr�sentation des objectifs, du choix des moyens et du contr�le de la charge, en vue d'obtenir la meilleure performance � l'instant. La m�thodologie de l'entra�nement est bas�e sur l'encha�nement de 4 phases d'action : 1 Analyse des exigences de l'activit�. 2 �valuation ou diagnostic du sportif. 3 D�finition des objectifs d'entra�nement. 4 Construction de la structure de l'entra�nement. Principes de l�adaptation � l�entra�nement C'est par l'adaptation � court et � long terme aux charges d'entra�nement et au stress chronique que le sportif s'adapte et devient plus performant. Selon Platonov, �l'adaptation est un processus d'accoutumance de l'organisme aux contraintes du milieu dans lequel il �volue. Les stimulis de l'entra�nement sollicitent une r�action organique, psychique et affective ; une adaptation vers plus de performance�. Adaptation � court terme / ponctuelle ou aigu� : L�organisme s'adapte imm�diatement � une sollicitation, c'est le cas lors de la course � pied, pour le d�ficit en O2, entre 0 et 3 mn, il y a une adaptation imm�diate de l'organisme au stimulus, augmentation de la FC et de la ventilation. La r�p�tition d'adaptations ponctuelles entra�ne une adaptation � long terme. Lors d'un entra�nement, il y a adaptation de l'organisme pour r�pondre au stress de la sollicitation. Adaptation � long terme ou chronique : Au fur et � mesure des s�ances d'entra�nement, on am�liore la ou les qualit�s physiques recherch�es. Ainsi, apr�s un cycle, pour une m�me charge d'entra�nement, le stress engendr� sera moindre ; la FC de repos est moins importante. Adaptation sp�cifique : � une activit� sportive = adaptation technico-tactique, qui doit n�cessairement �tre prise en compte dans une planification d'entra�nement et qui ne r�pond pas aux deux mod�les pr�c�dents. Mod�le de surcompensation � Le principe de surcompensation se trouve � la base de la plupart des th�ories d'entra�nement et de la programmation dans l'encha�nement des charges de travail. Il est bas� sur l'hypoth�se de restauration, au-del� du niveau de d�part, des sources d'�nergie d�pens�e lors de l'exercice. � Ce ph�nom�ne est cens� s'appliquer � toutes les fili�res �nerg�tiques ; m�me s�il repose sur des bases scientifiques discutables. En effet, ce mod�le s'applique au taux de glycog�ne musculaire (Yakovlev) ; mais il n'y a pas d'�vidence qu'il s'applique aux autres r�serves �nerg�tiques ni m�me aux capacit�s de force et de vitesse. Mod�le de T. Busso : mod�le aptitude / fatigue Mod�le bas� sur les param�tres de la charge d'entra�nement, du taux de testost�rone et de cortisol, qui permettent de pr�dire la performance. Cela ne change rien au ph�nom�ne de surcompensation, il �labore ce ph�nom�ne � partir d'une courbe d'aptitude et d'une courbe de fatigue. Etat de forme ou adaptation = aptitude - fatigue = performance. La planification par rapport � ces mod�les r�pond � plusieurs principes : La planification de l'entra�nement repose sur l'application de principes de base qui vont pr�sider � l'encha�nement des phases de travail et de repos. Principe de relation optimale entre sollicitation et repos : Plus le niveau de l'athl�te augmente plus la sollicitation doit �tre importante et la r�cup�ration courte. Principe de surcharge progressive : - Tout au long de la carri�re du sportif, la charge de W va �voluer en termes de quantit�, d'intensit� et de sp�cialisation ; quelques r�gles � respecter : - La sp�cialisation doit �tre relativement tardive en se r�f�rant toujours � l'�ge optimal pour la performance max. - Il faut qu'il y ait un passage de la PPG � la PPS aussi bien au niveau du plan de carri�re que du plan de saison. - Augmentation progressive du volume d'entra�nement : on pense qu'il y a un rapport de 1 � 10 au niveau du volume d'entra�nement entre un d�butant et un sportif de haut niveau. - Augmentation progressive du nombre de s�ances : pour un d�butant le rythme optimal est de 2 � 3 s�ances par semaine, pour le haut niveau de 2 � 3 s�ances par jour. - Augmentation progressive de l'intensit� : Le premier probl�me est l'�valuation de la charge de travail en rapport avec la sp�cialit� sportive. Le deuxi�me probl�me est le nombre de s�ances intensives par semaine. On sait que le nombre de s�ances intensive/semaine est de 1 chez le d�butant alors qu'� haut niveau, il est de 5 � 6 par microcycle. - Augmentation progressive des s�ances sp�cifiques : � bas niveau, une s�ance peut avoir plusieurs objectifs ; en effet, m�me si l'entra�neur n'a fix� qu'un objectif � l'int�rieur de la s�ance, le W sp�cifique peut entra�ner diverses modifications (d�ordre physio...) ; � haut niveau, une s�ance doit avoir un seul objectif. En effet pour avoir une adaptation, le stimulus doit �tre assez important. - Extension des moyens de r�cup�ration : � bas niveau dormir suffit pour r�cup�rer, � haut niveau la sollicitation est telle qu'il faut utiliser des moyens compl�mentaires comme le massage, la relaxation, la sophrologie. - Il faut toujours augmenter la quantit� d'entra�nement puis ensuite l'intensit�. - Au niveau de l'augmentation du volume : on augmente d'abord le nombre de s�ances puis la dur�e des s�ances. Principe de r�p�tition des charges : Pour qu'un stimulus devienne efficace, il faut qu'il soit r�p�t� ; il est donc n�cessaire de bien choisir le nombre de r�p�titions hebdomadaires. Il faut quatre jours de r�cup�ration pour une charge a�robie importante. Lorsqu'� la suite d'un entra�nement une qualit� physique est � son minimum, on peut solliciter une autre qualit� qui, elle, est entra�nable � ce moment-l�, ou jouer sur le travail technique. Il faut constamment faire varier l'objectif des s�ances d'entra�nement, par exemple avec un travail biquotidien. Principe de r�gularit� et de stabilit� dans le temps : Matveiev : �Il est indispensable de construire l'entra�nement de mani�re � garantir au maximum une succession d'effets positifs aux s�ances de travail, � exclure toute interruption injustifi�e entre ces s�ances et � r�duire au minimum toute r�gression de la condition acquise.� En th�orie, la perte d'une aptitude et donc sa restauration, co�te beaucoup plus cher en termes de fatigue, que son maintien. Le processus d'entra�nement doit �tre con�u comme un processus annuel ou pluriannuel. Chaque unit� d'entra�nement doit �tre �labor�e et r�alis�e dans les traces de la pr�c�dente La continuit� de l'entra�nement est assur�e par la continuit� des charges de travail, mais aussi par celle des intervalles de repos. Principe de continuit� : Pour que l�adaptation de l'organisme � court terme puisse se transformer en adaptation � long terme (base de l'entra�nement), les stimulis doivent �tre r�p�t�s r�guli�rement et � intervalles suffisamment proches. On doit donc exclure toute interruption injustifi�e de l'entra�nement et limiter la coupure des vacances. Principe de p�riodisation : Un plan d'entra�nement annuel doit �tre divis� en p�riode de pr�paration, de pr�-comp�tition, de comp�tition, et en p�riode de transition. Les charges de travail doivent pr�senter un caract�re ondulatoire. - Microcycle : 2 � 7 jours (1 semaine), cycle d'encha�nement de charges de travail avec un objectif particulier. - Mesocycle ou macrocycle : encha�nement de plusieurs microcycles, 3 semaines ou 2 x 3 semaines 4 semaines ou 2 x 4 semaines - P�riode de pr�paration. - P�riode de pr�-comp�tition. - P�riode de comp�tition. Principe de l'augmentation progressive de la charge : Si l�on r�p�te toujours la m�me charge de travail, dans un premier temps, on aura une adaptation puis une stagnation de la performance. Donc l'augmentation de la performance passe n�cessairement par l'augmentation de la charge de travail, avec en g�n�ral une augmentation pr�alable de l'intensit� de travail. Principe de variation : Tout en veillant � solliciter assez longtemps une aptitude pour obtenir une am�lioration significative, il faut varier les composantes de la performance qui sont vis�es par l'entra�nement ; sinon, on accumule beaucoup de fatigue physique et mentale et donc la performance diminue. Principe d'augmentation de la charge : Doit passer par des �tapes successives qui se trouvent au niveau de la qualit� : - passage de la pr�paration g�n�rale � la pr�pa sp�cifique ; - augmentation du nombre de s�ances hebdomadaire ; - augmentation du nombre de s�ances � charge max. Principe de conformit� � l'�ge : Les objectifs de pr�paration doivent changer en fonction du degr� de maturation du sportif : Enfance : coordination, les capacit�s a�robies, capacit�s de souplesse Pubert� : capacit�s a�robies, entretien souplesse et coordination, technique sp�cifique, Ana�robie = force, puissance... Principe de l'individualisation : A chaque p�riode d'entra�nement, sur chaque qualit� et chez chaque sujet, les effets d'un entra�nement diff�re. D'o� l'int�r�t de contr�ler r�guli�rement et �scientifiquement� les effets de l'entra�nement afin de r�orienter la planification et de modifier les moyens utilis�s. Principe de sp�cialisation croissante : Plus le niveau de pratique est �lev�, et moins la performance d�pend de capacit�s motrices non sp�cifiques au sport en question. Classification des disciplines Famose 1990 : l'activit� de classification est un moment �pist�mologique capital pour la construction scientifique. Le travail de classification demande 4 types d'op�rations : 1- D�finir l'ensemble de r�f�rence sur lequel va porter la classification ; ensemble des activit�s physiques qui n�cessite une planification. 2- Il faut formuler le but de la classification ; pour l'entra�neur ou le pr�parateur physique, l'analyse de l'activit� a pour but ultime d'am�liorer la performance. 3- Il faut �noncer les bases th�oriques de la classification ; bases th�oriques tir�es de la physiologie de la biom�canique et de la th�orie des APS. 4- Il faut choisir les proc�dures de classification, qui d�pendent de diff�rentes approches telles que l'observation de la t�che, observation des aptitudes et des comportements requis pour r�ussir. Proposition de classification par rapport � une capacit� de force : Activit�s plus ou moins bas�es sur Fmax, force-vitesse, force explosive, endurance-force... Proposition de classification par rapport aux fili�res �nerg�tiques : difficile en sport-Co. Proposition de classification par rapport aux qualit�s techniques et de coordination : Ces qualit�s sont regroup�es sous le terme d'adresse, facult� d'ex�cuter avec la plus grande facilit� possible, un mouvement intentionnel pour r�soudre une t�che concr�te. C'est aussi la capacit� � modifier rapidement une r�ponse motrice, en vue de l'adapter aux contraintes de l'environnement. Pradet 1989 : adresse = coordination + habilet� Pour lui, la coordination rel�ve d'aptitudes plus ou moins g�n�tiques, alors que l'habilet� est le fruit d'un apprentissage, Les capacit�s qui composent la coordination sont de type kinesth�sique, rythmiques d'�quilibre et de r�action. Proposition de classification par rapport aux qualit�s tactiques : Il est difficile de d�terminer chez un individu la part de ses capacit�s tactiques inn�es et acquises. Cette aptitude de d�cision au regard d'une situation changeante d�pend de nombreux facteurs, tels que la vision p�riph�rique, la repr�sentation de l'espace de jeu, l'anticipation et l'apprentissage de r�actions plus ou moins programm�es. Proposition de classification par rapport aux qualit�s psychomotrices : Il est n�cessaire dans l'analyse de l'activit� de cerner le poids sp�cifique des ressources humaines. Une �tude r�cemment men�e sur les f�d�rations sportives regroupent les activit�s psychologiques en cinq grandes cat�gories : - capacit� d'auto-activation : capacit� � s'imposer 1 niveau d'activation optimale ; - dialogue interne positif : capacit� de maintenir une pens�e positive dans toutes les situations ; - concentration : capacit� de se centrer sur la t�che � r�aliser ; - relaxation : capacit� de rel�cher le corps et l'esprit malgr� une situation stressante ; - visualisation : capacit� de se repr�senter mentalement les sc�nes. Proposition de classification par rapport aux qualit�s morphologiques : Chaque sp�cialit� sportive a, un instant donn� de son histoire, recrut� ou vu �merger une quantit� plus ou moins importante d'athl�tes pr�sentant des caract�ristiques morphologiques particuli�res. Evaluation du sportif et effets de l�entra�nement Il est important de pouvoir �valuer les possibilit�s ou l'�tat d'un sportif � un instant donn� de l'entra�nement pour fixer les objectifs et construire la programmation mais aussi pour �valuer les effets positifs ou n�gatifs de cette programmation. La probl�matique de l'�valuation est de mettre en �uvre des techniques telles que les r�sultats, puissent permettre d'effectuer un diagnostic pr�cis de l'athl�te. Pour ce faire, les tests doivent �tre standardis�s et appliqu�s � la plus grande population possible. Il faut prendre en consid�ration : 1- son �ge : facteur d�terminant pour les objectifs � fixer suivant la sp�cificit� ; 2- sa maturation biologique ; 3- ses facteurs morphologiques ; 4- certaines qualit�s : VO2max, Fmax, fili�res, V, P... Les objectifs des tests sont : 1- identifier forces et faiblesses ; 2- �valuer un facteur de la performance ; 3- mesurer l'efficacit� d'un programme ; 4- orienter le sportif ; 5- �valuer son �tat de sant� ; 6- le motiver. Un test doit �tre : objectif donc ind�pendant du testeur, pr�cis et reproductible. Valide, doit mesurer ce qu'il est cens� mesurer. Tests psychologiques : Questionnaire personnalis� du sportif de Thill. Tests de r�action : Psychomoteur et psychologique, TRA (temps de r�action auditif), Temps de r�action visuel, mesure du temps de r�action en ms, mesure de la dispersion. Tests de sant� : Doivent �tre r�alis� trois fois par saison. Test de Ruffier Dickson : permet en th�orie de mesurer l'�tat de forme d'un sujet 30 flexions en 45s P0 pouls au repos P1 pouls imm�diatement apr�s effort P2 1 mn apr�s effort Indice calcul� : I = (P1 - 70) +2 (P2 - P0) / 10 I � 8: faible 6 I 8: moyen 3 I 6: bon I 3: excellent Tests de r�flexe myotatique : Rotulien... Tests de force et de puissance : R�alis�s sur un appareil de musculation, sur tapis de Bosco, sur bicyclette ergom�trique, sur machine isocin�tique (cybex), sur plate-forme de force, sur biorobot (navette plac�e sur une barre de musculation et qui permet de mesurer la vitesse de d�placement). Tests �nerg�tiques : Tests a�robies : r�alis�s en course � pied, bicyclette, natation... Astrand et Rehming : d�termination indirecte de VO2max, par rapport � FC et durant un effort sous-max. Cooper, L�ger-Boucher, L�ger-Mercier, Bru. Recherche de l'effet de seuil : transition entre ana�robie et a�robie. D�termination de la lactat�mie sanguine afin de rechercher les seuils � 2 et 4 mmol. Chassain : effort sous-max de 20mn avec recherche de consommation de lactates effort max, avec recherche d'accumulation de lactates. Prise de lactates toutes les 5mn, obtention du seuil par analyse graphique. Conconi : recherche du seuil � partir de la fr�quence cardiaque. Tests ana�robies lactiques : Wingate, 400m, 30s de sauts sur tapis de Bosco, test de lactat�mie max Tests ana�robies alactique : Squat-jump, contre-mouvement jump, Sargent test, Margaria (monter les escaliers le plus rapidement possible), tests sur piste de 30 ou 50m, test sur tapis roulant, multibonds. Quantification de la charge d�entra�nement La charge de travail est d�termin�e par les facteurs suivants : Volume de la charge : Nombre de r�p�titions x nombre de s�ries, distance parcourue, nombre de mouvements techniques r�alis�s, �valuation en nombre d'heures... Intensit� de la charge : On peut estimer l'intensit� soit empiriquement, soit en % de la FC max, de la charge max, de la vitesse max. Martin 1979 propose un rapport entre % de FC et intensit� : 130 et 140 : I faible 140 et 150 : I l�ger 150 et 165 : I moyenne 165 et 180 : I forte � 180 : I max Maintenant, on parle de % de FC de r�serve = FC max - FC de repos qui permet d'�valuer VO2. Densit� de la charge : rapport entre temps d'effort et de r�cup�ration Dur�e et nature des phases de r�cup�ration : Type de sollicitation : Fr�quence de l'entra�nement : La charge d'entra�nement max c'est 80% de la quantit� max x 100% de l'intensit� max. Le niveau de sollicitation d'une s�ance d�pend de la charge de travail et le niveau de sollicitation d'un cycle d�pend du nombre de s�ances r�alis�es � charge max moyenne ou faible