Le jeune bédéiste, Sofiane Belaskri, est revenu sur la scène culturelle, en publiant à l'occasion de la tenue de la 5e édition du Salon international du livre d'Alger, sa deuxième bande dessinée intitulée Le vent de la liberté, aux éditions Z-Link. Primé lors de l'édition 2011 du Festival international de la bande dessinée, Sofiane Belaskri avait publié l'année dernière un album de type Dz-Manga Drahem. Il a également participé, à la même époque, à un atelier de formation où il a collaboré à deux albums collectifs, Monstres et Wiratha 1.A travers 41 pages, l'auteur raconte l'histoire poignante d'une famille. Après avoir vu son père, son grand frère et son oncle abattus devant ses yeux, lors du massacre du 8 Mai 1945, le personnage principal, Mourad, nourrit une haine envers la France, et ce, dès les premiers appels de Novembre 1954. Une série d'événements s'enchaînent. Quand la guerre de Libération se déclenche, Mourad est au centre des batailles menées par l'ALN. Il subira les pires atrocités infligées par l'armée française. Il apprendra les valeurs du courage et de la fraternité du peuple algérien. Sofiane tient à préciser que cette bande dessinée, il ne l'a pas faite dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de l'Indépendance. Il a commencé l'ébauche de petites histoires sur la guerre de l'Indépendance de l'Algérie en 2009. «C'est le hasard qui a voulu que je finalise mon travail avec la célébration du Cinquantenaire.» A la question de savoir si Sofiane se sent à l'aise dans l'écriture, il répond aussitôt : «Bien que je me sente à l'aise dans l'écriture, je dois reconnaître que j'éprouve quelques difficultés dans les dialogues. Avec le temps, il y a une amélioration certaine au niveau du dessin et de l'écriture». A travers Le vent de la liberté, l'auteur a voulu transmettre un message à tous les jeunes Algériens. Il s'est lancé dans la traduction de l'hymne national afin qu'il soit accessible à toute la jeunesse algérienne. «Plusieurs de nos jeunes ne comprennent pas la portée des paroles de notre hymne national. L'école ne fait pas apprendre par cœur l'intégralité de l'hymne. Le combat a été mené par des jeunes. C'est à nous, aujourd'hui, de reprendre ce flambeau», explique-t-il, sur un ton calme. Etudiant en troisième année en génie civil à l'Université d'Oran, ce jeune bédéiste de vingt ans a choisi la période des vacances, en l'occurrence durant le mois du Ramadhan, pour créer et peaufiner ses planches. Sofiane Belaskri ne cache pas son souhait de faire de la bande dessinée son métier. Mais comme il le dit si bien, «je ne suis pas sûr que cela sera possible. Je ne veux pas vivre dans la misère. Je veux gagner ma vie. Sincèrement, je ne crois pas qu'avec la BD j'aurai cela. Disons que la BD restera toujours un hobby pour moi», avoue-t-il. Sofiane Belaskri est un parfait autodidacte qui a découvert la bande dessinée à l'âge de 13 ans. Il s'est intéressé au 9e art grâce aux planches d'un de ses voisins qui était friand de Dragon Ball. Il a commencé, dans un premier temps, à les copier, puis à se lancer dans la reproduction intégrale d'autres bandes dessinées, telles que Titeuf ou encore les Comics américains. Un peu plus tard, il s'est mis à travailler un peu plus sérieusement en créant ses propres personnages et ses propres histoires.