Photo : Riad Par Wafia Sifouane En quatre années d'existence, le Festival international de la bande dessinée semble bien s'en sortir, côté popularité. Véritable tremplin de talents, le Festival international de la Bande dessinée d'Alger (Fibda) qui a inauguré sa 4ème édition mercredi dernier, draine un grand nombre de visiteurs. Grands et petits étaient, jeudi dernier, à l'affût de nouveautés, et pressés d'acquérir certains albums inédits.Quant aux expositions, qui sont au nombre de treize, elles ont constitué une véritable vitrine sur les potentiels artistiques de certains jeunes algériens dont les planches côtoient celles de leurs homologues des quatre coins du monde. Mais une attention particulière ira à l'exposition du jeune marocain Brahim Raïs, intitulée les Passants ainsi que celle dédiée au 17 octobre 1961, organisée par l'association Au nom de la mémoire.Pour les nostalgiques, une exposition du bédéiste Mahfoud Aïder, le Rêve et la scie, regroupe une série de ses planches à l'image de Sinbad le marin, Aziouz et boumba ainsi que des couvertures de l'hebdo satirique El Menchar, dans lequel il a longuement collaboré. Mais les stars du 4ème Fibda restent, sans aucun doute, les éditeurs de bandes dessinées présents sur place pour dévoiler les œuvres, fruit d'une véritable implication dans la promotion du 9ème art. A côté des éditions Dalimen qui se démarquent déjà par le grand nombre d'albums qu'elles éditent, on retrouve les éditions Z Link qui jouent la carte des jeunes talents. Sur les étals du stand de cette jeune maison d'édition, plusieurs albums mangas, un genre que l'éditeur a décidé de promouvoir en Algérie, vu le nombre de jeunes artistes qui s'y essayent, et y réussissent pour certains. Après l'album Degga de Natsu, voilà que Z Link revient avec Drahem de Belaskri Sofiane qui développe une histoire sur le pouvoir destructeur de l'argent, avec une trame moralisatrice. Le manga relate l'histoire de Dany, un étudiant en terminale qui tombe par hasard sur une mallette d'argent. Enchanté par cet heureux coup du hasard qui fait de lui un adolescent riche et lui ouvre d'aussi heureuses perspectives, Dany adopte de suite l'allure que lui impose son nouveau statut : Il se laisse aller à la vie facile. Mais bien vite, il comprendra que l'argent ne fait pas le bonheur et que, bien au contraire, il peut même devenir source de malheurs. Dany payera cher son insouciance. Egalement disponible dans ce stand, le 2ème tome de la série Victory road d'Oudjaine Sid Ali, un album qui semble inspiré du mythique Olivier et Tom plus connu chez nous sous le nom de Captain Madjed. Par ailleurs, Z Link relance, durant ce 4ème Fibda, son concours du meilleur déguisement, un concept très en vogue aux Etats-Unis Costplay.En outre, le public a manifesté un grand intérêt pour les conférences organisées par le festival ainsi que les projections cinématographiques programmées à la salle Ibn Zaïdoun de Riadh El Feth. Seul bémol dans le tableau, les prix des bandes dessinées importées qui sont loin d'être accessibles pour les petites, et même moyennes bourses. D'ailleurs, les fans ne cachent pas leur déception devant les prix affichés. On dit bien que «quand on aime, on ne compte pas» mais faudrait-il encore avoir suffisamment d'argent pour faire face à toutes les dépenses nécessaires et indispensables. Ainsi, il faut penser à vulgariser cet art et trouver un moyen pour faire baisser les prix à travers des coéditions et la création d'un véritable marché de la BD en Algérie, tant que les gens s'y intéressent. Rappelons que le Fibda se clôturera ce soir avec une journée bien chargée en activités.