Alors que la campagne électorale pour les élections locales du 29 novembre prochain sera lancée dimanche, plusieurs partis annoncent ne pas participer au scrutin et d'autres de le boycotter carrément. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) qui participe aux élections locales du 29 novembre prochain, a décidé de boycotter les plages horaires ouvertes par l'ENTV aux partis et aux candidats dans le cadre de la campagne électorale. Le parti que préside Mohcine Belabes refuse d'être un faire-valoir le temps d'une élection avant que la parenthèse du pluralisme ne se referme. Il pense compter sur ses propres moyens. Pour lui, l'ouverture des médias audiovisuels, la télévision notamment, «le temps d'une campagne est une pratique solidement enracinée dans les mœurs de l'ENTV». Dans un communiqué rendu public hier, le RCD rappelle, à juste titre, que le «fil rouge sera sans nul doute réactivé sitôt les élections passées et l'ostracisme médiatique s'abattra de nouveau sur l'opposition». Plus que tout autre parti, indique la même source, «le RCD a eu à souffrir de l'interdiction d'accès à la télévision». «Le droit à l'antenne lui est dénié depuis les élections locales de 2007», tient-il à préciser. «Lorsque la télévision daignait s'en rappeler, c'est par la désinformation qu'elle s'illustrait», dénonce le parti de Mohcine Belabbes, qui pense que «les Algériens s'informent de ce qui se passe chez eux à travers les chaînes satellitaires occidentales et arabes». «La télévision ne s'amende pas pour autant», indique le RCD sur un ton de regret, et la qualifie d'«instrument de propagande dont le pouvoir use et abuse». Evoquant les raisons de la «censure» qui le frappe, le RCD cite le boycott de la compétition électorale des législatives du 10 mai dernier et la dénonciation de la fraude qui s'y préparait. «Sa position par rapport au scrutin législatif, rappelle-t-il dans son communiqué, fut carrément occultée, au mépris de la mission de service public que, pourtant, la télévision est censée assurer.» «En dépit de cet ostracisme, le RCD dit avoir su organiser sa communication, porter et transmettre son message». Pour lui, «les minutes qui seront concédées aux représentants de parti et aux candidats aux élections locales ne sauraient corriger les travers d'un média qui a fait du black-out sur les activités de l'opposition et le RCD en particulier une règle immuable». «C'est une parodie d'ouverture» à laquelle il refuse de souscrire. Le RCD «plaide depuis longtemps pour la mise en place d'une instance indépendante de surveillance et de régulation des médias». Une instance, selon lui, qui «établit un cahier des charges et veille scrupuleusement à son respect, seule manière de faire jouer à la télévision son rôle de service public». «Plus qu'un impératif, dit-il, l'ouverture véritable du champ médiatique audiovisuel est une urgence.» Il est même convaincu que «la perspective est inéluctable et que le champ médiatique est condamné à s'ouvrir tout autant que le système à disparaître». «C'est dans la proximité, au contact des quartiers, des villages, des universités, des usines, des marchés, précise le communiqué, que le RCD s'emploie déjà à convaincre que la mobilisation du maximum de citoyens permettra de porter au pouvoir local des élus intègres, qui protègeront le citoyen des abus d'une administration dévoyée.»