Considérant qu'elle n'est qu'«instrument de propagande», le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), qui déverse un flot de reproches à l'Unique, boycottera l'ENTV à l'occasion de la campagne électorale pour les locales du 29 novembre. Les plages horaires qui seront, comme à l'accoutumée, consacrées par l'Unique aux partis pour les besoins de la campagne électorale, seront «déclinées», informe le RCD dans un communiqué rendu public hier à travers son site Internet. «Les minutes qui seront concédées aux représentants de parti et aux candidats aux élections locales ne sauraient corriger les travers d'un média qui a fait du black-out sur les activités de l'opposition et le RCD en particulier une règle immuable. C'est une parodie d'ouverture à laquelle le RCD refuse de souscrire. Aussi tient-il à informer d'ores et déjà qu'il déclinera l'invitation qui lui sera faite d'occuper les plages d'antenne qui lui seront réservées durant la campagne électorale», écrit le RCD dont la campagne a visiblement commencé. «C'est dans la proximité, au contact des quartiers, des villages, des universités, des usines, des marchés que le RCD s'emploie déjà à convaincre que la mobilisation du maximum de citoyens permettra de porter au pouvoir local des élus intègres qui protégeront le citoyen des abus d'une administration dévoyée», révèle encore le RCD estimant que «chaque APC et APW arrachée aux forces de la régression et de la corruption est une victoire de la démocratie et un hommage aux martyrs qui se sont sacrifiés pour un Etat démocratique et social». Rappelant que l'ouverture du champ audiovisuel est une de ses principales revendications, le parti présidé désormais par Mohsen Bellabès constate que «les médias audiovisuels, la Télévision notamment, s'apprêtent à concéder, comme de coutume, le temps de la campagne électorale, un temps d'antenne aux participants aux élections locales du 29 novembre 2012». Une pratique solidement enracinée selon lui dans les mœurs de l'ENTV et «le fil rouge sera sans nul doute réactivé sitôt les élections passées et l'ostracisme médiatique s'abattra de nouveau sur l'opposition». Le RCD, qui se considère victime de l'Unique, estime que «plus que tout autre parti, le RCD a eu à souffrir de l'interdiction d'accès à la Télévision». Le droit à l'antenne lui est dénié depuis les élections locales de 2007, affirme encore le RCD, «frappé de censure pour s'être résolu à rester hors compétition électorale lors des législatives du 10 mai dernier et de dénoncer la fraude qui s'y préparait». Le RCD rappelle par ailleurs qu'il plaide depuis longtemps «pour la mise en place d'une instance indépendante de surveillance et de régulation des médias». Une instance qui doit, selon lui, veiller «scrupuleusement à son respect, seule manière de faire jouer à la Télévision son rôle de service public». Le RCD estime dans la foulée «plus qu'un impératif», voire une «urgence», l'ouverture véritable du champ médiatique audiovisuel. Une «perspective inéluctable», tranche le RCD.