Alger veut rattraper son retard en matière de capacité d'accueil, pour espérer devenir une destination touristique. Dans ce contexte, Mohamed Benmeradi, ministre du Tourisme et de l'Artisanat, a annoncé, lors d'une récente inspection, que les grands projets touristiques en cours de réalisation dans la capitale seront réceptionnés à la fin de 2013 ou au début de 2014. Ils vont créer plus de 8000 postes d'emploi et garantir plus de 2400 lits. Si le but principal est de renforcer les capacités d'hébergement, un autre objectif est à atteindre : instaurer une concurrence entre les hôteliers. En effet, jusque-là, la concurrence était limitée, car le nombre de lits est loin de satisfaire la forte demande, à telle enseigne que lors d'événements importants (congrès, foires internationales, etc.), il est quasiment impossible de trouver une place et les prix grimpent. La concurrence va pousser les hôtels publics à revoir leur copie. La rénovation ne suffit pas pour être parmi les meilleurs. Le gouvernement a opté depuis un certain temps pour la formule «contrat de management» pour attirer les groupes internationaux. La chaîne Accor a été la première à s'implanter par l'enseigne Sofitel. Le Sofitel Alger a ouvert ses portes en 1992, avec comme objectif pour les autorités algériennes d'améliorer le service, d'augmenter les taux d'occupation et de former le personnel. Les résultats aujourd'hui sont plus ou moins atteints. Et les privés se sont inspirés de cette formule pour permettre à des enseignes internationales de pénétrer le marché avec des risques partagés et aux propriétaires de bénéficier d'un transfert de savoir-faire. Si certains ont vu grand, d'autres ont préféré avancer par petites touches successives, investissant dans l'hôtellerie urbaine. Le modèle le plus réussi semble être l'hôtel Dar El Ikram (3 étoiles avec 34 lits) à Alger-centre. Un autre projet d'hôtel urbain est en construction, l'hôtel Oasis, avec 324 lits. Parmi les grands complexes touristiques en cours de réalisation par des investisseurs privés à Bab Ezzouar, il y a le Marriott. Un contrat d'un montant de 250 millions de dollars. Selon Ghazi Abou Nah, PDG de la Trust Real Estate, le projet devra contribuer à embellir l'aspect urbanistique de la région, d'autant que l'architecture du projet doit refléter le style et le patrimoine urbain algériens. Le taux d'avancement des travaux est de 50% et la mise en exploitation est envisagée pour la fin de 2014. L'autre projet d'envergure est le complexe touristique du groupe Dahli (appart-hôtel). Les travaux ont été lancés en 2010 et le taux d'avancement est de 30%. M. Benmeradi a affirmé l'engagement de son ministère à accompagner les investisseurs pour aplanir les difficultés rencontrées dont les problèmes de fiscalité et les crédits.