Marriott, Sheraton, Holiday Inn, Novotel, ces marques ont décidé d'investir progressivement le marché de l'hôtellerie en Algérie. Après des années de désinvestissement, l'Algérie découvre le luxe et le haut standing. La guerre des «étoiles» va s'accentuer dans les prochaines années. Un signal fort qui reflète le potentiel de ce marché. Avec l'entrée en lice des grandes enseignes internationales, la capitale s'étoffera ainsi en nombre de lits, mais surtout cela relance la concurrence entre les chaînes internationales (Sofitel, Hilton et Sheraton) et entre ces chaînes et les hôtels publics (El Aurassi et El Djazaïr). C'est aussi un témoignage quant à la confiance grandissante qu'accordent les marchés internationaux des voyages et de l'hôtellerie à la destination Algérie. En ouvrant la porte aux investisseurs, l'Etat a conscience au moins que la gestion hôtelière est un métier complexe qu'il faut laisser aux spécialistes : les chaînes hôtelières. «Je pense que dans la majorité des wilayas, l'existence d'hôtels internationaux devient nécessaire», nous a confié récemment André Saadé, directeur général de Renaissance. La chaîne Accor, en partenariat avec l'homme d'affaire Mahri, ont flairé le filon il y a bien longtemps. L'homme d'affaires a été chargé de leur ouvrir le marché, et le groupe Accor est venu avec son image de marque et ses références. En créant la société Sieha, ils ont lancé les Ibis et même le premier Novotel à Constantine. Point commun : une conviction partagée qui consiste à concevoir le tourisme comme un métier passionnant et une industrie inépuisable qui crée de l'emploi. Après d'âpres négociations, les deux parties ont scellé leur partenariat. La priorité en Algérie a été de repositionner l'hôtel Sofitel pour qu'il soit un hôtel de luxe. Accor a ensuite mis le paquet sur les grandes villes, où il semble y avoir un marché de clientèle internationale. Les nouveaux hôtels sont conçus pour toute personne voyageant régulièrement, effectuant des séjours de 1 à 3 nuits et plus et souhaitant disposer en toute autonomie d'un espace à vivre et de services hôteliers. Les premiers critères de choix d'un hôtel sont les prix, la localisation, puis le classement. L'hôtellerie est touchée de plein fouet par les exigences des clientèles (multi-expérimentées, donc amenées à comparer les prestations). Ceux qui paient pour une prestation exigent de ne pas être déçus et savent parfaitement faire connaître leur déception, notamment sur des sites d'expression. Les clients en déplacement professionnel travaillent de moins en moins dans leur chambre d'hôtel et après une dure journée, c'est le réconfort et l'évasion que l'on y attend, que l'on y espère. La majorité des clients prend un petit-déjeuner à l'hôtel, systématiquement ou de temps en temps. La formule «buffet» se répand, car elle permet de satisfaire plus largement les attentes. A la fin du séjour, les critères les plus importants dans l'évaluation de la qualité de l'hôtel sont la literie et la propreté. Face à cette concurrence qui se fera de plus en plus sentir, quel avenir pour les établissements de gestion touristiques (EGT) ? Si du côté de Gestour on veut se montrer rassurant, force est de constater que ces unités devront opérer leur mue le plus rapidement possible. Même les grands hôtels de la capitale doivent apprendre à aller à la chasse aux clients et ne plus se contenter des bons de commandes des institutions de l'Etat pour gonfler leurs résultats opérationnels. 70 hôtels publics sont concernés par l'opération de mise à niveau en vue d'améliorer la qualité des prestations offertes. La majorité de ces établissements n'avaient pas bénéficié d'opérations de modernisation et de mise à niveau depuis leur construction qui remonte aux années 1970.