Les accidents de la voie publique en sont responsables à 70% l La prise en charge demeure très insuffisante. Le traumatisme crânien touche des centaines de milliers de personnes chaque année. Selon les estimations de l'Institut national de santé publique, (INSP), communiquées lors du VIe Congrès de l'EHS d'Azur Plage, entre 200 à 400 nouveaux cas sur 100 000 habitants en sont touchés par an. Les accidents de la voie publique en sont responsables à près de 70%. La deuxième cause recensée sont les chutes à 30%. Les traumatismes crâniens constituent un sérieux problème de santé publique de par la prise en charge médicale qui nécessite des moyens humains, matériels et surtout une connaissance et une maîtrise des gestes. C'est pourquoi, les spécialistes ont insisté, lors de ce congrès, sur la formation des équipes multidisciplinaire, des médecins généralistes qui interviennent en premier, lors des premiers soins dans l'ambulance, à l'infirmier, au chirurgien, au neurochirurgien, à l'orthopédiste, au réanimateur et au rééducateur. C'est l'ensemble de ces spécialistes qui doivent intervenir sur un traumatisé crânien, car souvent les cas sont des polytraumatisés. Les congressistes ont ainsi indiqué que plusieurs maillons de la chaîne sont rompus. «Notre pays ne manque pas de structure d'urgence, beaucoup moins en médecine physique et réadaptation (MPR), à même de les accueillir. Ce qui fait défaut ce sont la coordination inter-service et la motivation au niveau national», a souligné le Pr Meziane Ammenouche, chef de service à l'EHS Azur Plage. La mauvaise prise en charge des malades au niveau des établissements sanitaires des régions intérieures du pays, notamment en matière de rééducation fonctionnelle, rend de plus en plus compliquée la situation des malades. Il a ainsi déploré les mauvaises conditions d'évacuation des malades vers les centres hospitaliers. Situation qui doit être améliorée avec la formation de médecins et d'infirmiers, a-t-il recommandé. «Lorsque le malade est orienté rapidement vers les services d'urgence de neurochirurgie et de réanimation, la prise en charge peut se faire correctement, notamment dans la wilaya d'Alger. Après cette étape, ces malades sont dirigés vers les services de médecine physique et de rééducation où les capacités d'accueil et les moyens sont restreints. Après une hospitalisation, qui peut durer de quatre à six mois, la sortie est difficile. Le malade ne trouve aucune autre structure d'accueil en dehors de sa seule famille qui, souvent, est démunie face aux séquelles post-traumatiques», a-t-il ajouté. Pour lui, les ressources humaines en matière de neurochirurgiens sont très importantes au niveau national et particulièrement à Alger. L'idéal est la création d'une unité spinale, spécialisée dans la prise en charge des maladies du rachis pour atténuer la souffrance des patients, a-t-il indiqué. Il a ajouté que cette spécialité délicate exige la conjugaison des efforts de plusieurs spécialités, à l'instar de la neurochirurgie, de la chirurgie orthopédique, la réanimation, l'anesthésie et la rééducation fonctionnelle. Le spécialiste a, dans ce sens, indiqué que le choix d'un centre situé à Zeralda, parmi 14 centres en cours de réalisation à Alger, est déjà fait. Cette unité, qui sera dotée d'une dizaine de blocs opératoires, sera d'un grand apport à tous les traumatisés et tous ceux qui souffrent de maladies du rachis. Une unité dirigée par une direction médicale collégiale, où une équipe multidisciplinaire constituée de vrais spécialistes pourrait ainsi assurer une prise en charge adéquate, car «il faut dire que n'importe qui ne peut faire le rachis. Une spécialité d'une technicité pointue», a-t-il souligné avant d'appeler les pouvoirs publics à instaurer une autorité dans ces services et penser à former de futurs spécialistes plus motivés.