La facture alimentaire de l'Algérie a baissé de près de 10% durant les onze premiers mois de l'année 2012 par rapport à la même période de 2011, a appris l'APS, hier, auprès des Douanes algériennes. Représentant 19% du volume global de la structure des importations algériennes, cette facture a diminué de 9,77%, passant de 8,98 milliards de dollars à 8,10, selon les chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques (CNIS) des Douanes. Ce dernier explique ce recul par une «baisse des différents produits importés, notamment les céréales, la semoule et la farine (-22,19%)». Le montant de ce groupe de produits est passé de 3,75 milliards de dollars à 2,92 milliards de dollars durant la même période de référence. Il faut dire, à ce propos, que les marchés alimentaires mondiaux n'ont pas connu, en 2012, une escalade significative des prix des denrées alimentaires, comme cela a été le cas en 2008 par exemple. Au contraire, plusieurs groupes alimentaires ont enregistré leur bas niveau depuis juin 2012. Dans son indice des prix des produits alimentaires, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) indique, en effet, qu'à l'exception des produits laitiers, «les prix internationaux de tous les groupes de produits compris dans l'indice ont baissé en novembre, notamment le sucre qui a connu la plus forte baisse, suivi des huiles et des céréales. En novembre, du fait de ce fléchissement quasiment général, la valeur de l'indice était de près de 3% inférieur à sa valeur de la même période en 2011». Pour ce qui est des céréales, la FAO note une baisse des prix de l'ordre de 1,5% en novembre par rapport au mois précédent, et ce, parce que «les craintes d'une restriction imminente des exportations par l'Ukraine se sont dissipées». Le CNIS souligne également que la facture des importations des légumes secs a aussi reculé de 13,21% durant les onze premiers mois de 2012, passant de 333,9 millions de dollars à 289,8 millions de dollars. Le montant des importations du sucre a connu la même tendance avec une chute de 11,41%, passant de 1,03 milliard de dollars à 908,63 millions de dollars durant la même période de référence. Pour la FAO, «la baisse des cours du sucre s'explique par les perspectives de disponibilités abondantes à l'exportation pendant la campagne de commercialisation 2012/2013, notamment au Brésil, premier producteur mondial de sucre». Il en est de même pour les matières grasses et les huiles, dont le prix a enregistré une baisse de 2,9% en novembre dernier, ce qui représente le troisième mois consécutif de baisse. La FAO explique que l'érosion des prix est principalement le corollaire de la production abondante d'huile de palme qui, combinée à une faible demande mondiale d'importation, a continué à gonfler les stocks. Les rendements du soja, meilleurs que prévus, les disponibilités abondantes d'huile de colza et d'huile de tournesol ainsi que les inquiétudes persistantes concernant le ralentissement de la croissance économique mondiale ont aussi pesé sur l'indice. Quant aux produits laitiers, l'organisation onusienne parle de stabilisation des cours «après s'être sensiblement redressés depuis leur point bas du milieu de l'année». Et d'ajouter que «la stabilisation actuelle des prix est due à une offre suffisante, liée à une augmentation de la production dans les pays exportateurs de l'hémisphère sud». Pour les Douanes algériennes, «les importations des lait et produits laitiers ont également participé à ce recul des importations avec 16,21%, puisque le montant est passé de 1,42 milliard de dollars à près de 1,19 milliard de dollars». Enfin, le CNIS relève une importante hausse de 62,61% des importations des viandes, la facture étant passée de 152,12 millions de dollars les onze mois de 2011 à 247,36 à la même période de 2012.