Souvent, des artistes émérites, inconnus du grand public, nous quittent dans l'anonymat, sur la pointe des pieds, sans nous laisser le temps de mieux les connaître, d'apprécier leur valeur à sa juste mesure. C'est un peu le cas de l'artiste peintre, Ismet Djamal Turki, qui vient, à 68 ans, de tirer sa révérence, nous laissant le souvenir d'un homme courtois, affable, aimant l'art par-dessus tout, passionné notamment par la peinture qui faisait partie intégrante de sa vie. Alors que la tendance commerciale dans notre pays est d'ouvrir resto et fast-foods, Djamal, lui, a préféré donner naissance à une galerie d'art pour mieux perpétuer sa passion artistique et servir à sa façon une discipline qui a ses propres exigences. Arslan, c'est le nom qu'il a donné à sa galerie, sur les hauteurs de Dély Ibrahim, qui est devenue par la force des choses plus qu'un lieu de prédilection pour les expositions picturales, surtout celles consacrées aux talents naissants qui ont besoin de se faire connaître, un véritable espace de rencontres artistiques conviviales où de nombreux artistes de renom, de la musique, du théâtre ou des arts plastiques, s'y sont rencontrés.Ismet Djamal Turki a, lui-même, participé à plusieurs expositions collectives de peinture à travers le pays. En véritable autodidacte, -il a débuté dans ce milieu en tant qu'encadreur-il a réussi à faire son chemin et a côtoyé les grands de la peinture algérienne. «C'est un personnage de la culture nationale qui disparaît », dit de lui son ami de toujours, le chanteur peintre, Sadi H'cicen.