Plusieurs élus locaux des communes de Draâ El Mizan, Boghni, Aït Bouadou et Aït Boumehdi ont répondu à l'invitation de leurs confrères d'Ath Yenni, Iboudrarène et Yataffen pour venir débattre du dossier relatif à l'habitat rural. « Sur 830 demandes déposées dans la daïra d'Ath Yenni, aucune aide n'a été effectuée », dira le P/APC d'Ath Yenni, qui citera des exemples de postulants démunis qui n'ont pas d'autres possibilités de se loger en dehors du soutien à l'habitat rural. L'Etat imposerait des normes draconiennes comme le permis de construire, le certificat de possession et ne construire que selon la norme RDC +0, c'est-à-dire ni sous-sol ni étage supérieur sur des terrains souvent accidentés. La Kabylie rurale souffre d'ailleurs du manque de terrain et il s'agit souvent de parcelles dans l'indivision. « La surélévation ou la construction verticale est la seule solution qui mettrait fin à la crise du logement rural », dira Kassi Aïssa, P/APC d'Iboudrarène. Le véritable problème réside dans le fait que le même projet, qui coûterait 100 millions à Tizi Ouzou, revient à 150 millions dans un village d'Ath Boudrare. « Nous avons délivré plus de 230 permis de construire en bonne et due forme et à la fin le problème du financement se pose », s'indigne le représentant de l'APC de Boghni. De faux espoirs pour de véritables demandes d'aides et de soutien. Le maire d'Aït Bouadou avoue que des citoyens dépourvus de terrain ont osé détruire leurs gourbis dans l'espoir de dégager une assiette nue pour prétendre au financement public. Conséquences ? Ils se retrouvent SDF ! Le représentant de Draâ El Mizan, se voulant plus pragmatique, insistera sur l'urgence des requêtes à adresser aux instances concernées : « Il faut conjuguer nos efforts pour alléger toutes ces contraintes et épargner les difficultés et les va-et-vient pour nos citoyens », dira-t-il.