Plusieurs P/APc et adjoints, toutes tendances et couleurs politiques confondues, se sont réunis au siège de l'APC de Beni Yenni afin de coordonner autour d'un épineux sujet : le dispositif d'aide à l'habitat rural. En effet, la rencontre, une première du genre, a rassemblé les P/APC — du moins ceux qui ont répondu à l'invitation initiée par les élus locaux des communes de Beni Yenni – de Yattafène, Iboudrarène, Aït Boumahdi, Boghni, Draâ El Mizan, Aït Bouadou… Selon le P/APC de Beni Yenni, les problèmes de l'habitat rural s'accumulent : “Depuis 2002 à nos jours, aucune aide n'est réalisée pour les 830 dossiers empilés à la daïra. Les élus des localités sus-citées ont soumis des propositions pour alléger certains blocages tels que la formule RDC+0 et le sous-sol interdit, etc., sachant que la Kabylie montagneuse souffre du manque de terrain.” “La surélévation est le seul moyen d'avoir un logement”, dira M. Kaci Aïssa, P/APC d'Iboudrarène, qui ajoutera qu'“en Kabylie, on ne peut construire un R+1. Dans une famille de quatre frères, si on accorde un RDC+0, il faudrait ajouter trois clés en main pour les trois autres frères dans l'indivision”, ironise-t-il. “Y a-t-il une volonté réelle de donner de l'argent d'abord pour focaliser ensuite sur sa gestion ?” reprend Nacer Tabèche. Par ailleurs, une synthèse de contraintes rencontrées en matière du dossier “habitat rural” a été rédigée pour insister sur l'extension verticale : enlever la contrainte du RDC+0 et autres alibis et blocages bureaucratiques récurrents aux niveaux (CNL, Dlep, Slep…) De son côté, le P/APC d'Aït Boumahdi révélera un cas de figure relatif aux bénéficiaires qui “se sont vus exclus pour la simple raison qu'ils ont bénéficié d'aide suite au sinistre du séisme alors qu'ils ont désisté pour l'offre de l'habitat rural”. Plus technicien, le représentant de l'APC de Boghni s'interroge sur le côté pécule. “Il y a toujours des solutions pratiques aux problèmes de ce genre, pourvu qu'il y ait de l'argent”, ce qui tarde à venir, d'après la majorité des intervenants. M. Kaci Aïssa reviendra pour insister sur les spécificités régionales. “Il faut revoir le plan d'aide et le montant selon les classifications des communes.” Les P/APC, à l'unanimité, convergent pour dénoncer les mesures contraignantes. “Nous allons arrêter une démarche commune pour faire force et épargner toutes les contraintes qu'endure le citoyen”, expliquera le P/APC de Draâ El Mizan. LIMARA B.