Un plan de développement de la filière ciment a été officiellement lancé, hier, par le ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement pour optimiser les capacités de production nationales à l'horizon 2017. Le programme comprend la réalisation de quatre cimenteries publiques et sept privées, en plus de l'extension des capacités de production de six usines existantes appartenant au Groupe industriel des ciments d'Algérie (GICA). Il est à noter que cinq des nouvelles cimenteries seront installées dans le Grand-Sud, selon Cherif Rahmani qui précise que sur les cinq unités, deux appartiennent au secteur public. Les nouvelles unités permettront, selon le ministre, d'augmenter les capacités de production publiques à hauteur de 25,7 millions de tonnes en 2017 contre 11,5 actuellement et les capacités de production privées de 8 millions de tonnes produites actuellement à 17 en 2017. Le programme annoncé permettra par ailleurs de réduire le montant des importations qui «a atteint 300 millions d'euros», selon Cherif Rahmani. Actuellement, les 12 unités publiques tournent à pleines capacités sans arriver à se hisser au niveau de la demande de plus en plus grandissante en raison des programmes de construction lancés, notamment dans le domaine de l'habitat. l'importation pour satisfaire la demande «Les deux arrêts obligatoires des cimenteries pour cause de maintenance durant l'année sont régulièrement associés à des pénuries et des hausses de prix qui sont en fait alimentées par la spéculation», selon les échos que nous avons pu recueillir, hier, auprès de professionnels. En attendant la concrétisation des nouveaux projets annoncés, le groupe public GICA ainsi que les opérateurs privés continuent de recourir à l'importation pour satisfaire la demande. En 2012, ce sont 3 millions de tonnes qui ont été importées par des opérateurs privés, selon les déclarations de Yahia Bachir, PDG du groupe GICA, alors que le groupe public n'a pas réussi à concrétiser «deux opérations d'importation de 1,5 million de tonnes en raison de l'inexistence de bateaux ravitailleurs pour le vrac». Un handicap qui, selon ce responsable, a astreint GICA à passer commande pour des quantités réduites de ciment conditionné en sacs. Déficit de 5 millions de tonnes Le 5 mai dernier, le groupe a ainsi lancé un premier appel d'offres pour l'importation de 450 000 tonnes de ciment. Le PDG du groupe GICA a affirmé, par ailleurs, qu'il existe un projet de construction de trois terminaux fixes au niveau des ports de Ténès, Annaba et Oran pour permettre une plus grande fluidité des opérations d'importation. Il est à relever que l'Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA) avait appelé, il y a quelques jours, à augmenter le volume des importations pour combler un déficit de 5 millions de tonnes de ciment par an. Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Abdelmadjid Tebboune, avait assuré pour sa part, en marge du Batimatec organisé début mai, que la tension sur le ciment ne freinera pas la réalisation des programmes de logements. Selon lui, cette pénurie n'affectera que 20% des projets en phase de réalisation.