Lundi et mardi derniers, le siège de la direction régionale de société nationale Cosider, sis à la sortie nord de la ville de Tamanrasset, a été fermé par les travailleurs en signe de protestation contre «la discrimination et le népotisme» auxquels ils font quotidiennement face. Lâchant la bride à leur colère, les protestataires ont décidé d'élargir leur action et de recourir au blocage du projet de réhabilitation du réseau d'alimentation en eau potable de la ville afin de faire valoir les revendications formulées à la direction de l'entreprise. Les employés accusent le premier responsable de l'entreprise d'avoir enfreint, de connivence avec les organes de contrôle locaux, les dernières instructions données par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Déterminés à maintenir leur bras de fer en dépit de la présence musclée des forces de l'ordre, les manifestants lancent un appel aux plus hautes instances du pays pour trouver des solutions aux problèmes soulevés. «La situation risque de perdurer si la direction générale du groupe Cosider reste sourde à nos doléances, notamment en ce qui concerne le transport, la restauration du personnel, le paiement des heures supplémentaires et la révision des formalités relatives à la conclusion des contrats. Sincèrement, on ne peut rien attendre d'un ouvrier mal nourri et qui, après toute une journée de labeur sous un soleil de plomb, parcourt plusieurs kilomètres à pied. Qu'on cesse de nous traiter d'ouvriers de la dernière catégorie», fulmine un protestataire, conducteur d'engin de son état. A la direction de Cosider, personne n'était disposé à nous recevoir. Pour mémoire, le projet de rénovation du réseau d'AEP, auquel une enveloppe de plus de 5 milliards de dinars a été allouée, a été lancé en mai 2012. La livraison du projet a été prévue pour fin 2013. Les remous que vit l'entreprise risquent de freiner l'avancement des travaux.