Ils reviennent à la charge. Les ex-agents de sécurité, chargés de la protection du patrimoine de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF), ont organisé, hier, une journée de protestation devant la direction générale de l'entreprise. Une cinquantaine d'entre eux, venue d'Annaba, Oran, Alger et Constantine, a dénoncé la « politique de la fuite en avant pratiquée par la direction qui, au lieu de répondre favorablement à nos doléances, fait la sourde oreille ». « Cela fait déjà 6 mois que nous avons exprimé nos revendications. La direction a été destinataire de trois courriers en vain », regrettent les protestataires. Karim S., chef de train, soutient que l'entreprise n'a pas tenu ses promesses quant à la prise en charge de ces doléances. Il s'agit principalement de l'octroi des primes, entre autres, de panier, de risque et de déplacement. Il est question également de « revoir l'évolution des échelons dans la grille des salaires ». Mais, il semble que la goutte qui a fait déborder le vase est la décision de la direction de procéder à la suppression de la date de recrutement de ces employés en ne prenant en compte, dans le calcul des années de travail, que la date de nomination (2006). Pour ces agents, il n'est pas question d'accepter une telle décision. « Nous avons été recrutés en 1997. On nous a dépouillés de plusieurs années de labeur », estiment les protestataires. Selon eux, la direction a refusé de renégocier ce point. Elle leur aurait fait savoir qu'ils n'avaient aucun droit y à faire valoir. C'est pourquoi, les contestataires n'écartent pas l'éventualité d'aller vers une « action plus musclée » dont la nature et le timing seront décidés ultérieurement. Mais tout porte à croire, a fait savoir le chef de train, qu'il s'agira d'un arrêt de travail. D'ailleurs, une réunion de délégués est prévue cette semaine. D'autres sources « annoncent » d'ores et déjà une grève illimitée à partir de dimanche prochain. « Une chose est sûre, on ne fera pas marche arrière, tant que la direction fait la sourde oreille face à nos revendications socioprofessionnelles », précise notre interlocuteur. Mais cette version des faits est contestée par Noureddine Dekhli, directeur des ressources humaines de la SNTF. Pour lui, le fait de ne prendre en compte que la date de la « permanisation » dans le calcul des années de travail est un procédé légal. Selon lui, la direction ne pourra, en aucun cas, prendre en charge leurs doléances. Et ce, pour la simple raison qu'ils n'ont pas, avant la permanisation, le statut de cheminot et qu'ils étaient des contractuels soumis à un régime particulier. « Cela dit, la direction, ajoute encore Noureddine Dekhli, a décidé de leur octroyer l'indemnité d'expérience professionnelle ». Le directeur des ressources humaines de la SNTF a qualifié, par ailleurs, « d'anarchique » l'action des protestataires. Pour lui, ces derniers voulaient maintenir la pression après avoir obtenu gain de cause lors de leur précédent mouvement de grève qui a abouti, notamment, à leur intégration.