Ne jamais se reposer sur ses lauriers. Bien qu'il jouisse d'une image très positive auprès de ses lecteurs, le journal El Watan doit encore déployer plus d'efforts pour séduire. Dans le but de mieux connaître qui sont les lecteurs, leur satisfaction, leurs attentes et décider des orientations futures prioritaires, la direction d'El Watan a lancé une grande étude auprès de son lectorat. Les résultats ont été présentés, hier, par Guillaume Lecointre, intervenant ESJ-International et directeur des études marketing du groupe La Voix du Nord. L'analyse, portant sur les 4 807 réponses complètes au questionnaire, montre ainsi une satisfaction globale des lecteurs d'El Watan, sans rejet remarquable (4% seulement). Il reste que ce contentement peut encore être amélioré (28% de notes 6 et 7). El Watan est néanmoins considéré comme un journal sérieux, réactif, qui donne confiance et permet de comprendre l'actualité. La bonne image dont bénéficie le journal s'appuie sur six atouts exprimés par les répondants : les lecteurs pensent ainsi que le journal a une vraie volonté de défendre le pays, de parler de ce qui va bien et de combattre ce qui va mal ; ils n'ont pas le sentiment d'avoir gâché leur temps en lisant El Watan ; que le journal prend souvent l'initiative sur des enquêtes de fond, des reportages exclusifs, des scoops ; qu'il ose et publie ce que d'autres ne publient pas ; qu'il sait s'engager, donner son avis à bon escient. Les lecteurs ont le sentiment d'en avoir eu pour leur argent. Au final, conclut le rapport, El Watan jouit d'une légitimité forte et historique dans le traitement de la vie politique et économique nationale. Les lecteurs d'El Watan sont particulièrement satisfaits du traitement de la vie politique, des affaires de corruption, de la vie économique nationale et internationale ainsi que des débats et colloques du quotidien. En revanche, ils expriment le besoin de voir plus de sujets traitant du pouvoir d'achat, des décisions et projets locaux (wilaya, commune), des questions de société (éducation, scolarité, santé, santé publique, emploi, logement), des technologies de l'information ainsi que des faits divers. Les remarques les plus douloureuses ont trait au fait que le journal privilégie, selon les sentiments des lecteurs, trop la vie institutionnelle au détriment de la «vraie» vie des Algériens. Le journal ne serait pas assez tourné vers la jeunesse et n'accorde pas suffisamment de place à l'information locale. Le lectorat âgé est de nouveau le plus positif dans ses jugements. A l'inverse, les 35-64 ans sont un peu plus réservés. Les lecteurs sont répartis sur toutes les tranches d'âge, avec une domination des moins de 50 ans (56%) sur les plus de 50 ans (44%). Le journal dispose d'un échantillon de lecteurs assidus : 76% lisent le journal tous les jours ; 60% le lisent uniquement dans sa version papier ; 20% le lisent aussi bien dans sa version papier que sur le site internet et 20% uniquement sur le site web. Le sondage montre que pas moins de 58% des répondants lisent le journal attentivement : 19% le lisent du début jusqu'à la fin (ce qui est une belle performance), 39% lisent la majorité des articles et feuillettent le reste. Au total, 60% des lecteurs accordent à El Watan moins de 30 minutes et 40% le lisent pendant plus de 30 minutes. Les moins de 34 ans (47%), les femmes (46%) et les étudiants (51%) considèrent internet comme la source principale d'information. Ceux qui restent attachés à la version papier sont les retraités, les 65 ans et plus et les lecteurs assidus. La majorité des acheteurs du journal le font par habitude, ce qui prouve une fidélité très forte au titre qui déclenche un acte d'achat quasi mécanique. «A contrario, cela signifie aussi qu'El Watan recrute peu au-delà de ses habitués», explique Guillaume Lecointre. Dans l'échantillon de répondants, dominé par les lecteurs fidèles et assidus, la dynamique de lecture est clairement positive (+23 pts) : 41% des lecteurs disent lire le journal plus souvent qu'avant. Sont dans une dynamique de lecture positive : les retraités (+44 points), les cadres supérieurs (+30 pts), les étudiants (+29 pts). Les failles du quotidien El Watan sont comblées, dans une certaine mesure, par la version week-end du journal. El Watan week-end dispose d'un lectorat très différent de l'édition quotidienne. 54% des lecteurs jugent l'édition au moins aussi intéressante qu'en semaine.