Les habitants de plusieurs villages de la daira de Makouda ont fermé depuis une semaine des édifices publics pour réclamer la prise en charge de leurs revendications. Les villageois de la commune de Makouda (19 km au nord de Tizi Ouzou), sont déterminés à maintenir leur action de protestation engagée depuis une semaine. Ils ont en effet procédé, depuis dimanche 25 août, à la fermeture des sièges de la daïra, de l'APC et de l'agence ADE (Algérienne des Eaux), après avoir fermé momentanément la RN 72 à la circulation. En se réunissant chaque soir depuis cette date en vue de se constituer en collectif de citoyens de cette localité chef-lieu de daïra, les villageois demandent la satisfaction des mêmes revendications, à savoir notamment le bitumage des rues du chef-lieu, le lancement des travaux de la gare routière et ceux du marché de proximité, le maintien du projet de réalisation du stade, la mise en fonction du centre de santé, la mise à disposition des jeunes d'un stade, le lancement des travaux de la nouvelle école primaire au chef-lieu de la commune et l'achèvement du nouveau siège de la mairie, l'amélioration du service public. A ce propos, un jeune habitant du village Tinqachin nous dira: «Nous nous réunissons quotidiennement pour faire le point de la situation et à chaque fois nous dégageons d'autres de nos préoccupations, en plus de nos revendications déjà adressées aux autorités». En somme, ils réclament un cadre de vie décente et un environnement urbain sain. En outre, les jeunes de la localité se plaignent du manque d'infrastructures d'accueil et de loisirs. Rencontré au chef-lieu, Yahia, villageois, nous a fait visiter les deux maisons de jeunes fermées sises au chef-lieu. «Regardez l'état dégradé de ces bâtiments censées nous servir de lieux de détente», nous dira-t-il dépité. Ces lieux complètement abandonnés et jonchés de toutes sortes de débris nous renseignent sur une jeunesse en mal de vivre, livrée à elle-même. Notre interlocuteur décrit l'absence d'une bibliothèque communale. Quant au stade du chef-lieu, il sert de dépotoir aux entreprises de la localité. De l'avis des protestataires, les autorités locales semblent jusque-là cantonnées dans le mutisme. La semaine dernière, une délégation de la wilaya conduite par le DTP (Directeur des travaux publics) et les élus locaux, sont venus rencontrer les villageois. Ces derniers nous ont fait savoir que mise à part la promesse faite de bitumer la RN 72 traversant le chef-lieu, ce qui leur semble insignifiant, rien ne semble les animer de volonté de résoudre leurs problèmes. «Ils doivent d'abord procéder à la mise en service du gaz, la réparation des fuites du réseau Aep, la mise en place de trottoirs pour les piétons, l'alimentation des villages en eau potable, l'éclairage dans nos villages…c'est cela la priorité pour nous». En effet, plusieurs villages à l'instar de Tinqachine et Ath Fares, souffrent de routes impraticables, de l'absence d'éclairage public, d'eau. A l'arrivée des premières pluies, ces villageois se sont retrouvés dans la boue. La situation de la couverture sanitaire est aussi au centre des préoccupations de cette population. «Quand un citoyen tombe malade, il est obligé d'aller à Tizi-Ouzou, car notre structure sanitaire manque de tout», nous dira-t-on. La polyclinique locale ne dispose ni d'équipement médical, ni de personnel, encore moins de services de consultations spécialisées.