Les chefs de police de 53 pays africains, dont l'Algérie, prendront part demain aux travaux de la 22e conférence régionale d'Interpol à Oran. Ouverte par la présidente de l'organisation, Mme Mireille Ballestrazzi, et son secrétaire général, Ronald K. Noble, cette rencontre sera consacrée à la lutte contre le terrorisme, le trafic de drogue et la piraterie maritime. Les chefs des services de police de 53 Etats africains, dont 8 d'Afrique centrale, 16 d'Afrique de l'Ouest, 12 d'Afrique de l'Est, 12 autres d'Afrique australe et 5 d'Afrique du Nord, prendront part demain, à Oran, aux travaux de la conférence régionale d'Interpol, considérée comme étant la plus haute instance décisionnaire régionale, après l'assemblée générale d'Interpol. A l'ordre du jour de cette réunion, la coopération dans le domaine de la criminalité transfrontalière, notamment le trafic de drogue, la piraterie maritime et le terrorisme, des fléaux qui constituent l'une des plus importantes menaces auxquelles sont confrontés les services de police africains. Pour les organisateurs, il est aussi question d'évaluer l'état d'avancement de la coopération et de la lutte contre la criminalité transnationale, mais surtout de permettre aux chefs de police et aux structures de coopération policière de la région africaine «de débattre de problèmes concrets relatifs aux phénomènes de la criminalité dans chacun des Etats participants». Les objectifs assignés sont nombreux. Parmi ces derniers, «le renforcement de la coopération et des échanges d'informations, la définition des tendances et des caractéristiques de la criminalité en Afrique, la définition des priorités au regard des formes de criminalité régionale visées, le développement de l'échange d'informations utiles à l'intérieur de la région africaine», mais aussi «le renforcement de l'implication du secrétariat général dans sa communication avec les pays de la région Afrique afin d'œuvrer à la conclusion d'accords avec des organisations de police régionales et d'autres partenaires éventuels, de promouvoir la conclusion de tels accords, de diffuser les informations en temps voulu et de façon fréquente, de mettre en place des réunions régionales ou nationales sur demande et enfin de promouvoir le profil Interpol à l'intérieur de la région». Il est donc attendu qu'à l'issue des travaux de cette conférence, les participants doivent se mettre d'accord sur «de nouvelles orientations de l'action policière en Afrique, en fonction des priorités exprimées par les chefs de police et les recommandations de ses sessions sont appliquées au niveau national conformément aux règles et procédures en vigueur dans les pays». En clair, les chefs de police africains devront «élaborer des stratégies communes axées sur la lutte contre la criminalité organisée qui prennent en compte les particularités de chacun». Elaborés en 2005 et 2007, puis en 2007 et 2009, les deux plans d'action pour l'Afrique, adoptés respectivement par les 18e et 19e conférences, comportent déjà de nombreux objectifs, dont la mise en application et le suivi, faut-il le préciser, vont être examinés à Oran. Il s'agit de «l'élargissement de l'accès au système de communication moderne et aux services Interpol au-delà des BCN (bureaux centraux nationaux), la formation de leur personnel, la mise à leur disposition ainsi qu'aux structures régionales et nationales ayant des missions de police d'un appui opérationnel continu, notamment dans les principaux domaines de la criminalité transnationale, et enfin l'organisation des séminaires nationaux sur la coopération policière internationale». A signaler que c'est la seconde fois que l'Algérie abrite une telle rencontre. La première a eu lieu à Alger en 1997, dans des conditions assez particulières, marquées par des attentats terroristes. Depuis, le pays a gagné en expertise dans le domaine de la lutte antiterroriste et représente, aujourd'hui, l'Etat le plus sollicité en la matière, notamment par les pays africains, qui non seulement manquent de moyens matériels, mais aussi de technicité et de formation. Pour bon nombre d'entre eux, la conférence d'Oran est une aubaine. Il est question de renforcer la coopération et de conjuguer les efforts pour éradiquer la criminalité transfrontalière qui s'est développée d'une manière inquiétante, en raison de la situation explosive au Sahel, en Corne d'Afrique et en Afrique de l'Ouest.