Longtemps marginalisée par les pouvoirs publics, la commune rurale de Tiberkanine (40 km au sud-ouest du chef-lieu de wilaya de Aïn Defla) sort progressivement du sous-développement grâce, en partie, à l'aménagement d'une bretelle qui la relie à l'autouroute Est-Ouest. Cependant, la population, longtemps bercée par des promesses aux relents électoraux, s'inquiète ces derniers temps de ne pas voir se concrétiser des projets inscrits depuis plusieurs mois voire des années, a-t-on appris de sources locales. Aussi, si à toute occasion des responsables locaux s'enorgueillissent des progrès enregistrés ces derniers mois en termes de développement local, la population, en revanche, commence à manifester son impatience de voir se réaliser lesdits projets dans des délais respectables. Il en est ainsi de celui relatif à l'introduction du gaz de ville, dont le lancement des travaux était prévu au début de l'année 2012. Un projet de haute importance pour les habitants de la ville connue pour ses nombreuses carrières d'agrégats. La réhabilitation de la RN161, reliant plusieurs douars au chef-lieu de commune, figure également au chapitre des principales revendications des habitants qui ne cachent plus leur mécontentement à l'égard des pouvoirs publics. Ces derniers doivent, selon les mêmes sources, booster le lancement des travaux pour être crédibles aux yeux de la population. Les retards accusés dans le lancement des projets inscrits sont dus aux lenteurs procédurales liées au code des marchés publics, a déclaré récemment à la presse un élu de cette municipalité. En outre, ce dernier fera remarquer que les montants ont été alloués en ce sens. S'agissant de l'alimentation en eau potable, signalons que plusieurs douars, notamment dans la partie est de cette commune, sont confrontés au manque d'eau potable, le produit vital étant distribué dans le meilleur des cas deux fois par semaine. Par ailleurs, d'autres douars, à l'image de celui de Ouled Azzi, sont dépourvus de réseaux d'assainissement. L'autre grande préoccupation de la population de cette région et des communes limitrophes a trait à l'emploi, a indiqué la même source. En dépit des postes d'emploi créés par la mise en service du relais routier et des 16 carrières que compte la commune de Tiberkanine, la demande demeure encore forte, principalement celle émanant de jeunes. Pourtant, on ne cesse d'évoquer le projet relatif à l'aménagement d'une zone industrielle qui permettra de créer des centaines d'emplois. Au moins huit entreprises attendent la validation de leur dossier par la direction des mines, a indiqué la même source. Une attente qui risque de nuire à la mise en service du futur pôle industriel, véritable lueur d'espoir pour des centaines de chômeurs. A noter enfin qu'il est aussi question de reloger bientôt 14 familles riveraines des carrières d'agrégats. Un projet en souffrance depuis des années et dont la concrétisation permettra de mettre fin à un long bras de fer entre les autorités locales et les concernés, excédés par les nuisances engendrées par l'activité minière. L'inscription de projets, dans le cadre du Plan de développement local (PCD), rassure sans doute sur la volonté des pouvoirs publics d'aller de l'avant, mais le retard dans leur réalisation peut semer le doute dans l'esprit de ceux qui ne croient plus aux promesses et manifestent l'envie de profiter à temps des bienfaits du progrès