Tout est permis dans certains cercles : l'abus de pouvoir, le passe-droit … La direction de l'éducation de Batna est appelée à donner les explications quant au passage en classe supérieure de deux élèves n'ayant pas obtenu la moyenne requise. Une décision qui ne sert aucunement les intérêts des enfants mais satisfait le bon vouloir de personnes influentes, dont un député. En effet, sur 40 élèves qui n'ont pas réussi l'année et qui ont été orientés vers la formation professionnelle, deux élèves se retrouvent au lycée, l'un à Abbas Leghrour et l'autre à Larbi Tébessi. Dans une correspondance adressée par le directeur du CEM à l'inspecteur de l'éducation nationale chargé de la gestion des CEM de Batna et dont nous détenons une copie, il est clairement mentionné que les élèves en question n'ont pas été admis en classe supérieure. «Par décision du conseil des classes, le premier a été orienté vers la formation professionnelle et le second devait refaire l'année». A la surprise de certains parents d'élèves qui se sont résignés et ont accepté le verdict du conseil souverain, deux cas bénéficient du privilège accordé par la direction de l'éducation à leurs parents ! En dans ce cas précis, la direction de l'éducation dépasse ses prérogatives et empiète celles souveraines du conseil des classes, donc des premiers concernés ; à savoir les enseignants. Plus grave encore, l'un des deux élèves n'aurait même pas subi les examens du premier trimestre pour cause d'absence justifiée par un certificat médical daté du 1er octobre 2012 et déposé au mois de juillet 2013, c'est-à-dire juste au moment des conseils de classe. Il est vrai que les parents non convaincus par les décisions du conseil ont le droit au recours. Seulement le recours doit être adressé en premier à l'établissement d'origine. Or, le directeur du CEM en question déclare «n'avoir reçu aucun recours ni de l'un ou de l'autre parent». Et de préciser : «Si recours il y a, la hiérarchie n'a pas été respectée.» Qui a donc décidé à la place du conseil? Certains accusent le directeur de l'éducation d'avoir intercédé pour satisfaire les désirs de personnes qui jouissent de notabilité. Interrogé à cet effet, il dira qu'une commission d'enquête est à l'œuvre pour déterminer les tenants et aboutissants de cette affaire! Pourtant au vu des documents et à écouter les commentaires, l'affaire n'a nullement besoin de faire l'objet d'une enquête, d'autant plus que cette action ne va nullement dans le sens de l'intérêt de l'élève mais tout au contraire elle les enfonce un peu plus. Par ailleurs, ce type d'attitude peut entraîner des conséquences indésirables comme celles que vit le CEM mixte de Merouana en arrêt de travail depuis plus de 10 jours. Dans cet établissement, il s'agit encore d'un élève exclu qui par «ordre venu d'en haut» a été repris à l'insu de ses camarades. Refusant ce qu'ils considèrent comme un pur passe-droit, les parents rejoignent les enseignants en grève et décident de fermer les portes de l'établissement. Cela se passe au moment où l'école est paralysée par la grève du Cnapest. Cherche-t-on à mettre l'huile sur le feu juste pour rendre service à certains responsables appelés plutôt à assumer le rôle qui leur incombe? Enfin, l'établissement en question a reçu la visite des agents de renseignement généraux dépêchés sur place afin d'enquêter sur la véracité de cette affaire qui ne manquera pas de délier les langues autour de ces pratiques qui sont légion dans nos écoles.