M. Tayeb Bélaïz, ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, a effectué, hier à Béchar, une visite pour installer M. Salamani Mohamed dans ses nouvelles fonctions de wali de Béchar en remplacement de M. Zâalane Abdelghani muté à la wilaya d'Oran pour assumer les mêmes charges. En marge de cette installation, le ministre de l'Intérieur a mis l'accent sur la marginalisation et l'exclusion du citoyen de la gestion des affaires publiques et a appelé les élus APW et APC à faire participer le citoyen aux décisions qui le concernent et son droit à consulter les délibérations prises. Tayeb Bélaïz a également dirigé ses critiques acerbes à l'égard du mode d'attribution de logements sociaux. «Il faut associer les habitants des quartiers concernés qui se connaissent entre eux et qui sont en mesure de s'opposer ou d'agréer un postulant à une demande de logement avant la publication de la liste des bénéficiaires. Cette méthode a pour avantage d'éviter des débordements et protestations qui entament la crédibilité des pouvoirs publics», a-t-il asséné à l'endroit des responsables locaux. «Toute plainte, réclamation de la part du citoyen, formulée à l'administration, doit dorénavant faire l'objet d'une réponse. C'est un droit consacré par la loi du pays», a encore ajouté le représentant de l'Etat. Le département de l'Intérieur a pris récemment un train de mesures concernant l'accueil devant être réservé au citoyen par l'administration et les élus, qui rappelle-t-il, sont mis dans l'obligation de rester à l'écoute des administrés. Le ministre s'est ensuite attardé sur la lutte contre les entraves bureaucratiques auxquelles sont confrontés les citoyens. «Après analyse, je vous annonce que les documents administratifs inutiles seront supprimés à hauteur de 50% et les autres documents en cours seront revus et allégés. C'est une aberration, un non-sens de continuer à exiger un extrait de décès à quelqu'un tous les 3 ou 4 ans. C'est valable également pour l'acte de naissance», a-t-il souligné. Comme pour souligner la pérennité de l'opération engagée, ce train de mesures sera placé sous surveillance de l'inspection mise en place par le ministère de l'Intérieur, a-t-il fait savoir. Tayeb Bélaïz a toutefois reconnu que dans le domaine de la sécurité du citoyen dans les lieux publics, des efforts restent encore à accomplir. Son département entend renforcer ce volet sensible par des moyens dont il n'a pas indiqué la nature. Au passage, il a épinglé aussi le citoyen qui «attend tout de l'Etat» et qui, dans certains cas, reste indifférent devant la saleté qui jonche les abords de son appartement. «Il doit s'impliquer et aider les pouvoirs publics en charge de cette mission», a-t-il indiqué. Désormais, l'appréciation du travail du wali et du P/APC se fera sur la base d'un bilan des réalisations semestrielles et annuelles, bilan qui sera présenté devant les instances élues locales. Selon les propos recueillis auprès de certains assistants à cette séance, la désillusion du citoyen est telle après tant d'années de promesses qu'il ne croit plus au discours mais au changement concret qui s'opère dans sa vie quotidienne. Alors, coup de pied dans la fourmilière ou sérieuse reprise en main de l'administration publique ?