La surprise a été de taille pour le premier responsable de la wilaya d'El-Bayadh, lors de sa première visite d'inspection et de travail dans le chef-lieu de la daïra de Boualem, au moment où il visitait le centre d'hémodialyse qui accueillait ses premiers patients. Profitant de cette unique opportunité qui s'offrait à lui, et après avoir épuisé toutes les voies possibles, le président de l'Association des hémodialysés de la wilaya, en l'occurrence M. Nourdine Sayad, est sorti de ses gonds pour dénoncer avec vigueur le peu d'intérêt accordé par la D.S.P. à la quarantaine de patients qui subissaient leur première séance dans ce centre. Poussant le bouchon plus loin, il attira l'attention du wali sur le fait que l'admission irréfléchie et urgente de ces malheureux patients, dans ce centre, dont la souffrance était visible à l'œil nu et qui devaient subir des séances de traitement la veille de cette visite, a été reportée sine die, afin qu'elle coïncide avec le jour suivant, soit le jeudi, avec la visite du wali. Une décision unilatérale adoptée par le responsable à la tête du secteur de la Santé qui assure par intérim la fonction du D.S.P. depuis plus de deux années consécutives et il ne faut point le cacher, tous s'accordent à dire que l'on assiste impuissants à la gestion en dents de scie d'un secteur vital et des plus sensibles qui périclite dangereusement et plus grave encore prend eau de toutes parts depuis fort longtemps. Interrogé par le premier responsable de la wilaya, ce DSP n'avait pas trouvé les mots pour justifier la gestion à-vau-l'eau de son secteur. Cet état de fait, comme chacun a pu le constater, poursuit le président de cette association sus-citée, qui n'avait nullement froid aux yeux pour dénoncer la manière dont sont traités des dizaines de malades chroniques, «n'est que de la poudre yeux qui n'a d'égale que le peu d'intérêt accordé au secteur de la Santé par l'intérimaire et ceci, au mépris des règles les plus élémentaires de traitement en matière de soins pour ces dizaines de malades dont la vie ne tient qu'à un fil». Il citera, dans la foulée, pour étayer son argumentation, le cas d'un patient âgé de 24 ans, issu de cette localité, qui, faute d'être admis et pris en charge par ce centre d'hémodialysés, lequel a fermé ses portes aux malades, après les heures de travail, est passé de vie à trépas lors de son transfert en urgence, peu avant de franchir le portail de l'hôpital «Mohamed Boudiaf», distant d'une cinquantaine de kilomètres. Pour rappel, les 200 hémodialysés recensés à travers tout le territoire de la wilaya, un chiffre en constante hausse, ne disposent que de 4 centres de traitement dotés de 42 générateurs et implantés respectivement dans chacun des chefs-lieux des daïras d'El-Bayadh, d'El-Abiodh, de Bougtob et enfin de Boualem avec une capacité d'accueil globale de 52 lits. Un seul néphrologue, assisté de deux infirmiers seulement, assure les soins et les traitements de nombreux patients et seuls les malades affiliés à la sécurité sociale ont la chance de bénéficier de la gratuité du transport vers d'autres centres pour subir, comme chacun le sait, trois séances hebdomadaires. Ce qui prouve, si besoin est, le déficit criant en personnel médical d'encadrement qualifié. Un secret de polichinelle que tente vainement de cacher le D.S.P/intérimaire, en usant à chaque fois d'une multitude de promesses en l'air pour tempérer la colère de cette catégorie de malades qui souffrent le martyre et dont la vie ne tient hélas qu'à un fil.