A lors qu'ils avaient promis de mettre fin au blocus des terminaux pétroliers dimanche et permettre ainsi la reprise des exportations de pétrole, les groupes armés contrôlent toujours l'est de la Libye dans la province de la Cyrénaïque, menés par Ibrahim Al Jathran, un des principaux dirigeants de la rébellion contre l'ancien régime. Selon des informations rapportées par des agences de presse, les négociations entre le gouvernement intérimaire libyen et les rebelles n'ont pas abouti pour que le blocus des principaux terminaux pétroliers soit levé. La Libye vit une grave crise depuis plusieurs mois, une crise marquée par l'arrêt des exportations de pétrole. L'économie libyenne est dépendante de ces exportations et le gouvernement risque de ne plus pouvoir faire fonctionner les institutions et payer les fonctionnaires. La production, qui était d'environ 1,5 million de barils par jour avec des exportations qui dépassent le million de barils par jour, est descendue à 250 000 barils par jour, selon des déclarations officielles. Les groupes armés dirigés par Ibrahim Al Jathran ont pris le contrôle des ports pétroliers qui assuraient les exportations l'été dernier. Ils ont en même temps proclamé l'autonomie de la province de la Cyrénaïque. Il y a six jours, le chef d'une tribu influente, d'où sont issus les groupes armés protestataires, avait annoncé que le blocage des terminaux pétroliers, qui durait depuis l'été, allait prendre fin dimanche 15 décembre et que les exportations de pétrole allaient alors reprendre. Le chef des rebelles, Ibrahim Al Jathran, avait confirmé l'information tout en précisant que trois conditions étaient soumises aux autorités dont l'attribution à la Cyrénaïque d'une part des revenus pétroliers. Dans une déclaration faite lors d'une conférence de presse organisée dimanche à Ajdabia, au sud de la ville de Benghazi, et rapportée par un quotidien libyen, Ibrahim Al Jathran a déclaré que les terminaux pétroliers de Sidra, Ras Lanuf et Zueitina resteraient fermés tant que les conditions posées n'auront pas été acceptées. Les capacités d'exportation de ces trois ports pétroliers seraient d'environ 600 000 barils par jour. Ces derniers jours, le chef des rebelles avait avancé comme principale condition le suivi et le contrôle des ventes de pétrole à l'exportation et une part de ces recettes pour la région de la Cyrénaïque. Selon la même source, les chefs de la tribu d'où est originaire Ibrahim Al Jathran ne seraient pas d'accord avec le blocus vu qu'il nuit à l'intérêt national. Apparemment, les autorités qui avaient choisi de négocier avec les chefs de tribu misent sur le désaccord entre les groupes armés et les chefs de tribu. Les pertes financières subies par la Libye à travers ce blocus ont déjà dépassé les 9 milliards de dollars, un chiffre qui date d'il y a plusieurs semaines. Le gouvernement libyen, qui n'a pas réagi immédiatement, semble désarmé devant une telle situation. Le blocage des ports libyens maintient les prix du pétrole à la hausse sur les marchés. Hier en fin d'après-midi, le brent était à 110,44 dollars le baril tandis que le pétrole américain se vendait à 97,42 dollars le baril.