Drôle d'interprétation que celle faite par l'administration locale aux orientations du ministère de l'Education concernant la mise à la disposition des enseignants de langues étrangères et des matières scientifiques accusant un grand manque dans les wilayas du Sud en logements de fonction. L'administration locale dicte donc ses propres critères et distribue à sa guise des logements qui seront sûrement loués, alors que les enseignants qui en ont besoin sont exclus des listes. La wilaya de Ouargla vient en effet de bénéficier d'une première tranche de logements de fonction au profit du personnel de l'Education. Quelque 300 logements sur un quota global de plus de 600 prévus et qui seront octroyés aux enseignants des différents paliers à travers toutes les localités de la wilaya. Jusque-là, rien d'anormal. Or, le problème réside dans les conditions d'accès à ces logements. Pour ce faire, une sélection sur dossier a été organisée par les services de la direction de l'éducation de ladite wilaya, mais les clauses ne semblent pas privilégier les spécialités concernées par les promesses du ministre du secteur, du gouvernement, ainsi que de la circulaire appliquée un peu partout dans les autres wilayas du grand Sud, à savoir la priorité aux professeurs des langues étrangères, des mathématiques, et de philosophie et particulièrement ceux qui sont venus des wilayas du Nord. Certains professeurs ne remplissant pas les conditions émises par les services concernés ont soulevé leurs préoccupations au directeur de l'éducation, qui leur a expliqué que la direction de l'éducation de la wilaya de Ouargla n'y est pour rien et que ces conditions ont été dictées par la direction de l'habitat de la même wilaya. Autre inégalité dans l'octroi de ces logements, le palier secondaire ne bénéficie que d'une infime partie, à l'exemple de N'Goussa où le primaire a bénéficié d'une vingtaine de logements, le moyen d'une dizaine, alors qu'au secondaire on n'enregistre que 4 logements. Un nombre jugé insuffisant par les professeurs des deux lycées de N'goussa et d'El Bour, qui comptent pourtant le plus de spécialités et par conséquent plus de professeurs qui devront hélas se disputer les quatre logements. Il est à signaler que l'octroi de logements de fonction aux enseignants exerçant au Sud répond au souci de renforcer les effectifs des enseignants dans les régions manquant d'encadrement dans certaines spécialités qui engendrent une faiblesse des résultats enregistrés dans la plupart des wilayas du Sud dans les différents examens scolaires nationaux, les classant chaque année au bas de l'échelle. Ainsi, le ministre de l'Education nationale, Abdellatif Baba Ahmed, avait annoncé en décembre dernier, lors d'une réunion avec les représentants du partenaire social consacrée à la présentation du bilan des rencontres bilatérales, avoir contacté les walis du Sud pour consacrer un quota de logements au profit des enseignants dans le cadre de la formule «logements incessible». Il s'agit de logements de fonction devant être remis au ministère de tutelle après la mise à la retraite de l'enseignant. Le ministre avait alors annoncé que les critères d'octroi devaient être définis d'un commun accord entre le wali et la direction de wilaya de l'éducation et que ces critères devaient se focaliser sur l'encouragement des enseignants à exercer dans les régions éloignées du sud du pays pour élever le niveau, notamment en ce qui concerne les langues étrangères et les matières scientifiques.