Même la météo a souri aux manifestants. Après un matin pluvieux, plein soleil l'après-midi. Paris (France). De notre correspondant La marche de ce samedi est de loin la manifestation la plus importante et la mieux organisée à Paris contre la candidature de Abdelaziz Bouteflika pour un 4e mandat. Préparée principalement par de jeunes étudiants, elle a drainé beaucoup de monde, entre 1500 et 2000 personnes. Festive et surtout créative, la manifestation a commencé par un sit-in sur la place de la République. Environ 1500 Algériens ont marché à Paris contre la candidature de l'actuel président pour un 4e mandat. «L'Algérie n'est pas une monarchie mais une république», «Non à Bouteflika, non au DRS», «Nous sommes tous des Chaouis» sont les slogans les plus scandés. Les organisateurs ont détourné les slogans matraqués depuis des années par les régimes successifs. Pour entamer le sit-in, l'hymne national a été repris en chœur, déclenchant la curiosité des passants et des touristes. Quand le gouvernement fait l'apologie de «l'unité nationale», en allusion à une main étrangère aussi invisible que préoccupée à déstabiliser l'Algérie, les manifestants crient. «Nous sommes tous des Chaouis, le peuple veut l'unité et le gouvernement le régionalisme. Nous ne sommes pas des Algériens de France mais des Algériens», affirme Abdou, en allusion à la phrase du directeur de campagne de l'actuel président qui a enflammé les Aurès. Après le sit-in, les manifestants ont marché vers la place de la Victoire dans une ambiance festive. «L'Algérie est une république et non une monarchie», «Ni Oujda ni DRS», «Bouteflika, démission» ont été les slogans les plus repris. «Aucun membre du gouvernement n'est né après 1962, l'indépendance est confisquée par des personnes qui ont imité le système colonial. Les Algériens ne se sont pas battus pour reproduire ensuite les travers du colonialisme. Nous devons libérer à nouveau l'Algérie des prédateurs qui utilisent la Révolution de 1954 comme une rente. Y'en a marre de ce détournement !», s'indigne Akli. «Nous sommes tous des Chaouis, des Mozabites, des Kabyles, des Algériens ! La division ne sert que le pouvoir. Ulac smah ulac pour les assassins (pas de pardon pour les assassins) qui sont au pouvoir depuis 1962. Justice pour tous !», relève Malika, qui brandit une pancarte «L'Algérie sans eux !». Un militant brandissant «FIS=transition» n'a pas eu le temps de développer son discours ; il a été entouré de suite par les organisateurs lui expliquant que l'appartenance à un parti doit être mise au vestiaire. Et à tout le monde de reprendre les noms des responsables politiques avec comme impératif : «Dégage !»