Les entreprises de l'Hexagone ne veulent pas rester en dehors d'un marché prometteur, actuellement dominé par les Chinois. Peu présentes dans le secteur du bâtiment en Algérie, les entreprises françaises souhaitent aller à la conquête d'un marché fortement dominé par l'ogre chinois. Une volonté partagée par le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville. «L'Algérie a besoin du transfert de savoir-faire. Les entreprises en Espagne, en Allemagne et en France sont considérées comme leaders dans le domaine du bâtiment. Et nous avons besoin de l'expérience des autres. La porte est ouverte à tous, y compris aux entreprises françaises», a souligné, hier à Alger, le ministre de l'Habitat, Abdelmadjid Tebboune, en marge des premières Rencontres du bâtiment et du second œuvre, organisées par la Chambre de commerce et d'industrie algéro-française. Le ministre a plaidé pour un partenariat «gagnant-gagnant et durable», lequel doit s'articuler sur la modernisation de l'outil de réalisation de logements. «Les délais et la qualité exigés dans la réalisation de nos projets nous imposent de prospecter de nouveaux systèmes de construction, dans le cadre de l'industrialisation du logement», a expliqué M. Tebboune, ajoutant que ce partenariat doit s'étendre aussi au volet recherche et développement, à la conception architecturale et urbanistique et à la réhabilitation du patrimoine immobilier. Le ministère de l'Habitat dispose déjà d'une liste d'entreprises éligibles à participer à la réalisation de projets de logement et d'équipement dans laquelle figurent trois grandes entreprises de l'Hexagone. Pour sa part, André Parant, ambassadeur de France en Algérie, a souligné que cette rencontre, la première du genre, vise à «faire mesurer aux entreprises françaises les opportunités que peut offrir le marché algérien du bâtiment, qui est un secteur important et dynamique». L'Etat algérien consacre plus de 65 milliards de dollars à la réalisation d'un vaste programme de logements. «Notre souhait est que les entreprises du bâtiment français soient davantage présentes sur le marché algérien. Les entreprises françaises ont beaucoup à apporter à l'Algérie», a relevé l'ambassadeur, en insistant sur un partenariat «gagnant-gagnant» entre les sociétés des deux pays. Même son de cloche auprès du directeur de la Chambre de commerce et d'industrie algéro-française, Jean-Marie Pinel : «Les entreprises françaises doivent voir le marché algérien autrement et les entreprises algériennes doivent cesser de voir ces entreprises uniquement comme des fournisseurs», tout en évoquant la nécessité d'agir dans le cadre d'une stratégie à long terme. Les opportunités qu'offre le marché du bâtiment résident, selon lui, dans les besoins exprimés en matière de solutions d'aménagement, de gestion urbaine ainsi qu'en termes de rénovation du vieux bâti. Outre des rencontres d'affaires bilatérales (B2B), des ateliers thématiques sont prévus lors de cette rencontre de deux jours et portent notamment sur l'amélioration de la qualité de la construction, la formation dans les métiers du bâtiment ainsi que sur l'amélioration de la qualité architecturale. A noter, par ailleurs, que la nouvelle restructuration du Contrôle technique de construction (CTC) a permis la création de deux nouvelles filiales à Annaba et Béchar, d'après Saïd Arab, président du directoire de la SGP Genest, ce qui porte à sept le nombre de structures du CTC.