Pour mener à bien les importants programmes de constructions engagés par le gouvernement, le partenariat durable avec des entreprises étrangères semble être une «nécessité» pour l'Algérie qui fait face à des besoins en matière de solutions d'aménagement, de gestion urbaine ainsi que la rénovation du vieux bâti. Autant d'opportunités pour les entreprises françaises notamment qui représentent un chiffre d'affaires annuel de 130 milliards d'euros. Elles sont 350.000 à activer dans l'Hexagone et 45 d'entre elles ont pris part hier à la 1ère rencontre algéro-française du bâtiment et du second œuvre, organisée par la CCIAF. Le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune a appelé les spécialistes français du bâtiment à développer des partenariats «durables» et «diversifiés» en Algérie. «Les entreprises algériennes et françaises du BTPH doivent se rencontrer, se concerter et tisser des relations professionnelles à travers des échanges d'expérience lesquelles devraient converger vers la concrétisation d'un partenariat gagnant-gagnant durable», a indiqué M. Tebboune lors de cette première rencontre qui se tient le 26 et le 27 mars. Selon le ministre, ce partenariat doit se baser essentiellement sur la modernisation de l'outil de réalisation de logements. «Les délais et la qualité exigés dans la réalisation de nos projets nous imposent de prospecter de nouveaux systèmes de construction dans le cadre de l'industrialisation du logement», a-t-il souligné. Les entreprises françaises du BTPH peuvent contribuer, à cet égard, à la généralisation des nouvelles techniques de construction en Algérie, selon le ministre. Le partenariat algéro-français doit également s'étendre aussi au volet recherche et développement (RD), à la conception architecturale et urbanistique et à la réhabilitation du patrimoine immobilier qui est l'une des priorités majeur du secteur. De son côté, l'ambassadeur de France à Alger André Parant a réitéré «la volonté» de la partie française de renforcer les relations économiques bilatérales et de les inscrire dans une logique de partenariat. «Nous voulons que nos relations d'affaires s'accompagnent de larges transferts de technologies, de savoir-faire et de formation professionnelle», a-t-il affirmé. Le président de la Chambre de commerce et d'industrie algéro-française (CCIAF), Jean-Marie Pinel a également appelé les entreprises françaises à «voir le marché algérien autrement» et à saisir les opportunités importantes qu'il recèle. «Pour saisir ces opportunités efficacement, il faut s'impliquer davantage et agir dans le cadre d'une stratégie à long terme», a-t-il déclaré devant les responsables et représentants des 45 entreprises françaises participant à cette rencontre. Le secteur du bâtiment français compte près de 350.000 entreprises. Mais la contribution de ces entreprises dans le programme algérien de l'habitat est jugée «faible» d'où la nécessité de nouer des partenariats avec les entreprises algériennes, explique M. Pinel, président CCIAF. Outre les rencontres d'affaires bilatérales (B to B), des ateliers thématiques seront également organisés par des spécialistes autour de différents thèmes liés au bâtiment en Algérie notamment la formation, la qualité architecturale, et la réhabilitation du vieux bâti. Renforcer les potentialités nationales Le ministre de l'Habitat a affirmé d'autre part la volonté de l'Etat de renforcer les potentialités nationales dans le domaine du bâtiment en partenariat avec les étrangers. Il a souligné la nécessité d'une politique efficace pour encourager l'investissement national à travers le renforcement des opportunités de formation et la modernisation des outils de production. Le ministre a indiqué que les efforts consentis par l'Etat dans le secteur de l'habitat ont été sanctionnés par la réalisation dans le cadre du dernier programme quinquennal d'un million de logements soit 85% du programme tracé et la distribution de plus de 63% des logements réalisés durant cette période. M. Tebboune a souligné les efforts du secteur dans la couverture des demandes au profit des autres secteurs à l'instar notamment de la Justice, de l'Education et de l'Enseignement supérieur. «Le nouveau programme 2015-2019 permettra de faire face à la crise de logement que connaît l'Algérie», a-t-il dit, précisant que «cela exige l'adoption de systèmes efficaces pour moderniser le secteur et les moyens utilisés dans la construction. Il a appelé dans le même contexte à coordonner les efforts avec les PME et encourager la recherche scientifique à travers un partenariat efficace entre les acteurs algériens et étrangers en particulier les pays de la Méditerranée.