Les postes de souveraineté restent l'apanage du même cercle, alors que l'arrivée de nouveaux noms laisser croire à une injection de sang neuf dans l'Exécutif. Si le gouvernement que vient de nommer Abdelaziz Bouteflika n'a rien de révolutionnaire, certaines figures qui le composent constituent une surprise. Hamid Grine, écrivain à polémique et chargé de communication chez Djezzy, arrive dans le très instable ministère de la Communication. Il est vrai que l'enfant de Biskra est un journaliste au long cours, mais sa nomination est inattendue, d'autant que l'homme ne gravite dans le milieu médiatique que par le biais de certaines piges, dont certaines sont signées par des pseudonymes. Autre secteur, autre «surprise» : la sociologue et ancienne directrice du Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc), Nouria Benghebrit-Remaoun, hérite du ministère de l'Education nationale à quelques semaines de la tenue des examens de fin d'année. La célèbre chercheure aura également la lourde charge de préparer la rentrée scolaire qui s'annonce délicate, à cause notamment des mouvements sociaux qui touchent le secteur. La réalisatrice Nadia Labidi, cinéaste et enseignante, remplace l'inamovible (jusqu'ici) Khalida Toumi au ministère de la Culture. Après plus de 10 ans au poste, l'ancienne égérie des luttes féministes algériennes, qui a découvert plus tard les vertus de la proximité avec le pouvoir, quitte le gouvernement. Elle sera très probablement nommée à un poste à l'étranger.On parle d'elle au Centre culturel algérien à Paris ou comme ambassadrice d'Algérie à l'Unesco. Deux indéboulonnables ont quitté le gouvernement et cèdent leurs postes à deux figures de la nouvelle génération. Bouabdallah Ghlamallah, ministre des Affaires religieuses, cède sa place après plus de 15 ans de présence au gouvernement ; il est remplacé par Mohamed Aïssa, cadre dans le même département. De même qu'un fils de chahid, en la personne de Tayeb Zitouni, remplace Mohamed Cherif Abbas au département des Moudjahidine. Karim Djoudi est vraisemblablement le seul ministre qui a demandé à partir. Souffrant, l'ancien ministre des Finances laisse la place à son ancien délégué au Budget, Mohamed Djellab. Ce dernier cède son poste à l'ancien directeur général du Trésor, Hadji Baba Ammi. Visages jeunes Parmi les nouveaux arrivés au gouvernement, deux ont occupé des postes de wali. Il s'agit de Nouria Zerhouni, qui était en poste à Aïn Témouchent ; elle est chargée du Tourisme. Abdelkader Kadi, ancien wali de Relizane, est désigné ministre des Travaux publics. Seul politique à atterrir au gouvernement, Abdesselam Bouchouareb, qui reprend son poste de ministre de l'Industrie. Il remplace Amara Benyounès qui s'occupe désormais du département du Commerce. Dans ce gouvernement profondément remanié, les femmes occupent une place de choix. Elles sont sept à figurer dans l'équipe de Abdelmalek Sellal. Parmi elles la benjamine du gouvernement : Aïcha Tagabou. Âgée de 35 ans, elle est ministre déléguée chargée de l'Artisanat.Parmi ces nouveaux visages, un homme fait exception : Abdelkader Khomri fait son come-back dans l'équipe gouvernementale. L'ancien ambassadeur d'Algérie en Pologne s'occupe de la jeunesse, un poste qu'il avait occupé auparavant. Par contre, Amar Ghoul et Amara Benyounès restent au gouvernement, au même titre que Hocine Necib (Eau), Sid-Ahmed Ferroukhi (Pêche), Mohamed Mebarki (Enseignement supérieur), Abdelwahab Nouri (Agriculture) et Abdelmalek Boudiaf (Santé). Les postes de souveraineté ne changent pas non plus : Tayeb Belaïz est toujours ministre de l'Intérieur, tandis que Tayeb Louh garde un œil sur la Justice.