L'appétit vient en mangeant en ce début de Mondial. Et pour rester dans le registre gastronomique, on a eu droit à un plateau de choix qui nous a régalés durant toute la soirée de samedi. On aura tout vu : de l'intensité, de l'engagement, de l'émotion et, bien sûr, des buts à profusion. A commencer par cet Uruguay-Costa Rica qui a déjoué tous les pronostics comme ce fut le cas pour Espagne - Pays-Bas. Les stars de la Celeste, archifavoris face aux modestes Costaricains, ont vu le ciel leur tomber sur la tête en s'inclinant logiquement par 3 à 1. Un feu d'artifice aussi flamboyant que celui des Hollandais. Cavani, Forlane et Lugano, demi-finalistes du Mondial sud africain, se sont fait bouffer par la fougue des Costaricains qui ont plié le match en deux minutes avant de signer le coup de grâce à l'ultime seconde de la partie. L'Uruguay, deux fois champion du monde, risque de quitter plus tôt que prévu le Brésil. Sur le banc, la superstar Luis Suarez trop juste pour ce match, s'est acharné à mordre sa serviette. Il espère se remettre contre l'Angleterre dans un match de vie ou de mort pour les deux perdants. A la décharge des Three Lions, ils ont fourni une très belle partie face à une Squadra Azzura très convaincante. Certains diront même que cet Italie-Angleterre est le meilleur match de ce Mondial brésilien jusqu' à présent. Les jeunes loups anglais ont donné du fil à retordre aux protégés de Brandelli, à l'image du duo d'enfer Sturridge-Sterling qui a mis le feu devant la cage de Salvatore Sirigu, qui a brillamment remplacé Gigi Buffon. Mais, une fois n'est pas coutume, les Italiens, qui ont tout de même fait preuve d'une grande maîtrise technique, ont décidé de ne pas souffrir cette fois. Autour de Pirlo, la véritable tour de contrôle, l'Italie a proposé un jeu séduisant fait de petites passes et de décalages intéressants qui ont ouvert des brèches dans la défense anglaise. Et c'est sur un contre rapide que Mario Balotelli a planté, d'une tête imparable, la deuxième banderille, sortant ainsi la Squadra Azzura d'un braquage certain que préparaient les jeunes De Roy et Hodgson. Au-delà du score (2 à 1) les puristes ont dû apprécier un très beau football et les Anglais peuvent être fiers de leur équipe, même si certains joueurs comme Steven Gerrard, étaient de trop. Pour boucler une soirée bien entamée par la Colombie qui a mis trois coups de griffes sur la Grèce, même en l'absence de son tigre Falcao, les Eléphants de Côte d'Ivoire ont signé une belle entrée africaine dans ce Mondial. Longtemps menés par une sélection japonaise très appliquée avec son jeu presque «électronique», les Eléphants n'ont jamais douté de leur capacité à se faire respecter. Pourtant, les Nippons ont failli tuer le match juste après le chef-d'œuvre de l'attaquant du Milan AC, Keisuke Honda (16') puis la frappe sèche d'Atsuto Uchida (20'). Les efforts de Yaya Touré, Kalou, Wilfried Bony et Gervinho ont fini tout de même par être récompensés par deux buts, coup sur coup, aux 64e et 66e minutes. Bien qu'il n'ait pas marqué l'entrée, Didier Drogba (62') a apporté la bénédiction à cette équipe ivoirienne qui a su garder son avance jusqu' à la fin. Les Eléphants auront ainsi défriché le chemin aux Fennecs qui devraient marcher sur leurs traces, demain, face aux Diables rouges.