Des responsables sont notamment accusés de «dilapidation de biens publics, détournement, mauvaise gestion, falsification de documents, faux et faux usage de faux et destruction de documents». Un scandale éclabousse l'entreprise «URBATIA», une EPE/SPA qui relève de la «SGP Genest», spécialisée depuis sa naissance en 1978 dans les études et réalisations en urbanisme et qui gère plusieurs bureaux régionaux implantés dans pas moins de huit wilayas. Dix-sept personnes, dont des cadres viennent d'être présentées devant le magistrat instructeur près le tribunal de Tiaret, et sont sous contrôle judiciaire. Ils sont sommés de venir signer chaque jeudi pour prouver leur présence sur le territoire national. Outre les études et les réalisations, les cadres de l'URBATIA étaient en charge du portefeuille foncier notamment la gestion des zones industrielles, ce qui fait peser des soupçons à l'encontre des concernés si jamais d'aventure on venait à ouvrir totalement ce panier à crabes. Le juge d'instruction en charge du dossier, après auditions, a désigné un expert juridique pour évaluer les préjudices éventuelles causés dans cette affaire qui tire son origine de lettres anonymes mais aussi et surtout après le rapport d'audit accablant établi par une dame, chef de la cellule d'audit interne le 11 novembre 2012 sur instruction du DG par intérim datée du 10 juin de la même année. Huit chefs d'inculpation ont été retenus à l'endroit de ces responsables et leurs subordonnées à savoir : dilapidation de biens publics, détournement, mauvaise gestion, falsification de documents, faux et faux usage de faux et destruction de documents entre autres. Des griefs qui pourraient leur valoir d'être poursuivis en vertu de la loi anti-corruption. Il faut noter que depuis l'éclatement de l'affaire, son traitement par la brigade économique et financière de la SPWJ et le dépôt du dossier le 27 avril devant le procureur de la république, deux longues années se sont écoulées non sans règlements de compte et vengeance à l'encontre de la rédactrice du rapport d'audit, le seul témoin à charge, aujourd'hui «licenciée abusivement» dit-elle en compagnie de son époux, magasinier de son état car suspectée d'être la cause du déballage. Pour les besoins de la cause, de gros dossiers nous ont été dévoilés et des copies remises pour dire que la gestion au niveau de cette entité est loin d'être transparente et obéissant aux normes du code des marchés publics et d'une gestion saine de la chose publique. Concernés par cette affaire, l'ex directeur général, le directeur financier, des chefs de département, le vice-président du comité de participation qui est en même temps chef de parc, le responsable des moyens généraux qui fait lui aussi dans la gestion des stocks et acheteur. Avec un plan de charge conséquent, un crédit d'investissement de 480 millions de dinars et 19 milliards de centimes pour la formation, il y a de quoi se gargariser quand on sait que l'URBATIA n'avait même pas d'organigramme propre et spécifique à même de codifier les activités d'où les nombreux dépassements dûment constatés. On y relève pêle-mêle, de l'emploi fictif, surfacturation pour le carburant avec l'abus de «contre – bons» et écart dans les prix, conclusion d'un marché de fourniture de 20 véhicules qui reste à éluder pour une enveloppe de 4 milliards, inexistence de fichiers et d'un logiciel de gestion des stocks, production d'ordres de missions non validés, fusion et confusion dans les postes. Pour ainsi dire, les bilans n'ont jamais reflété cette gestion en extra-muros. À cette rocambolesque affaire entre les mains de la justice est venue malheureusement s'adjoindre une autre et concerne celle par qui le scandale est arrivé. Madame Benhamed Khadoudja puisque c'est d'elle qui s'agit a été carrément mise à la porte après 16 ans de bons et loyaux services elle et son époux. Elle a intenté une autre action en justice, accusée d'avoir pris des documents de l'armoire. Témoin dans la première affaire et se disant victime dans la seconde cette jeune cadre qui a osé briser l'omerta se retrouve à la veille du mois sacré du ramadhan sans le sou avec sous les bras quatre jeunes enfants. En dépit de ces tracasseries elle ne semble pas baisser les bras et continue d'alerter qui de droit.