Le tribunal de grande instance de Ksar Chellala siégeant en session ordinaire a prononcé hier en début d'après-midi des peines de prison (six mois ferme) à l'endroit de six des onze manifestants jugés pour « flagrant délit de destruction de biens et troubles à l'ordre public », quatre mois de prison avec sursis pour trois autres et la relaxe pour deux d'entre eux. Jugement qui concernait un groupe de onze personnes au moment où une instruction judiciaire restait ouverte pour dix-neuf autres, dont un jeune appréhendé en train de confectionner des cocktails Molotov dans un garage situé dans son domicile. Une source sécuritaire nous a signalé, hier, que treize émeutiers identifiés et actuellement en fuite sont activement recherchés pour leur implication dans la destruction et l'incendie des sièges de l'APC, d'une partie des locaux de la daïra, celui de Sonelgaz, des impôts, du parti FLN et même d'une destruction partielle des archives et un équipement de la subdivision hydraulique. Certains des prévenus sont poursuivis pour avoir occasionné des blessures plus ou moins graves à des policiers, dont deux touchés sérieusement. L'une de ses deux victimes aurait même perdu la vue. Hier, à l'annonce du verdict, la ville était toujours calme et le dispositif sécuritaire toujours en place. Emeutes qui avaient éclaté pour rappel vendredi dernier et qui ont entraîné malheureusement le décès d'un citoyen, B. Laâyhar, 44 ans. Troubles qui tireraient leur origine de « la malvie, d'une certaine forme de hogra, du chômage, voire d'absence de perspectives dans une ville enclavée géographiquement et située à l'extrême est du chef-lieu de la wilaya de Tiaret, à 120 km et que les manipulations et les surenchères politiques partisanes avaient exacerbée. Le wali de Tiaret, Brahim Mered, qui a rendu visite à cette ville meurtrie à trois reprises, aurait eu une altercation verbale avec l'ex-P/APW à majorité RND, le sénateur Khiar, et mis en place une cellule de crise que coordonne le chef de cabinet. Hier, c'est à l'école Akid Oyhmane qu'élus et personnel de l'APC ont installé leur quartier pour gérer provisoirement les affaires des citoyens en attendant l'heure des bilans, mais aussi de verdicts attendus pour certaines affaires scabreuses dans lesquelles sont impliquées plusieurs personnes dont l'ex-P/APC déchu.