L'importation des fruits secs ne cesse d'augmenter d'année en année. L'Algérie a importé pour près de 19 millions de dollars des pruneaux, des raisins et d'abricots secs durant les 5 premiers mois de 2014. Selon les chiffres des Douanes algériennes, rapportés par l'APS, cette valeur est en hausse de 59% par rapport à la même période de 2013. Les besoins du marché national en fruits secs ne cessent de croître du fait qu'«il s'agit de produits très utilisés dans la cuisine traditionnelle notamment durant les fêtes et le mois de Ramadhan», expliquent les spécialistes. Aujourd'hui, la production de fruits secs n'est pas en mesure de couvrir la demande nationale. Elle accuse un retard important en raison de «l'absence d'une industrie de transformation, en dépit d'un marché porteur satisfait par des importations qui se chiffrent en millions de dollars», soulignent des professionnels de l'arboriculture fruitière. Selon eux, «c'est le manque d'infrastructures de transformation qui freine la production de fruits secs, alors que dans tous les pays du monde, c'est l'industrie qui est censée dynamiser l'agriculture», a indiqué le directeur général de l'Institut national de l'arboriculture fruitière et de la vigne (ITAFV), Mahmoud Mendil. Ce dernier a fait remarquer que «l'essentiel de la production nationale de fruits secs est constitué d'amandes, de figues et de pruneaux». Malgré l'existence d'un programme d'investissement destiné au développement de l'aval agricole, «les industriels ne sont pas intéressés par cette activité de transformation, ignorant la rentabilité qu'elle pourrait avoir». Le directeur de l'ITAFV a affirmé, à ce propos, que les transformateurs peuvent bénéficier de crédits à taux bonifiés pour «sceller des contrats avec des agriculteurs et de récupérer leur production». Il a cité dans ce cas la région de Messaâd (Djelfa) qui enregistre chaque année un surplus de production d'abricots qui aurait besoin d'être transformé. Pour lui, «grâce au soutien financier et technique de l'Etat, l'arboriculture fruitière a connu une croissance appréciable durant les cinq dernières années», mais l'activité industrielle n'a pas suivi. C'est le cas de la figue qui occupe une superficie de 45 000 ha avec six millions de plants dont 5 millions sont productifs. La production est passée de 958 000 quintaux en 2010 à un million de qx en 2013 dont 80 000 qx en moyenne ont été séchés. La production d'amandes occupe une superficie de 50 000 ha avec 500 000 qx d'amandes séchées en 2013, selon les chiffres de l'ITAFV. Concernant les pruneaux, la production nationale est estimée à 1,3 million qx sur une superficie de 21 000 ha. Autre produit très demandé par le consommateur algérien, le raisin sec dont la production est insignifiante, puisque seulement 38 hectares sont consacrés au raisins séchés, alors que les superficies nécessaires pour couvrir les besoins du marché sont estimés à 6000 ha.