L'opération de transfert de patrimoine de l'Entreprise de production et de gestion des eaux de Djelfa (EPGED) vers l'Algérienne des eaux (ADE) a été formalisée hier au siège de la première citée et parachève ainsi le processus de transfert de patrimoine du bassin de Chlef. Elle a eu lieu en présence de MM. Mechta, DG, Benaïssa, DG adjoint, Boussof, directeur régional à Chlef pour l'ADE et le directeur de l'hydraulique en sa qualité de tutelle fonctionnelle ainsi que le directeur par intérim représentant l'EPGED. Cette opération tombe à point nommé avec la réalisation en cours à Oued S'der de six forages d'un débit chacun de 200 l/s, de deux stations de reprise et de pompage d'une capacité de 15 000 m3/j et d'un réservoir de 2000 m3. Elle est attendue comme le moyen de mettre un terme à l'anarchie causée par l'EPGED dans la distribution de l'eau, notamment dans le chef-lieu de wilaya sans eau depuis plus de 4 mois. Pour la précision, le bassin de Chlef comprend deux zones, Chlef et Tiaret dont dépend Djelfa et qui, selon le nouveau découpage, prend désormais la dénomination de direction régionale pour rayonner sur les wilayas de Chlef, Relizane, Tiaret et Djelfa laquelle produit un volume d'eau de 20 millions de mètres cubes et qui n'en distribue que 17 millions contre seulement une facturation à hauteur de 8 millions. Ce principe étant acquis, les opérations comptables subséquentes sont rendues possibles, à savoir le transfert des actifs financiers. A ce titre, les investissements, les stocks et les créances détenues sur les clients se chiffrent respectivement à 21 057 442,11 DA, 14 964 783,13 DA et 1 300 779 946,48 DA. Les dettes qui sont par contre de l'ordre de 1 131 026 709,05 DA seront à la charge de l'Etat. Avec ses 49 000 abonnés (un chiffre qui ne reflète nullement la réalité, compte tenu du nombre effarant de branchement illicites) dont seulement 108 industriels et 378 semi-industriels à Djelfa, l'EPGED couvre 7 secteurs dispersés à travers un territoire de 32 280,41 km2, soit 8,53% de la superficie totale de l'Algérie. A ce jour, l'entreprise compte un effectif de 334 travailleurs toutes catégories confondues contre une masse salariale s'élevant à 73 711 000 DA, affichant ainsi un ratio de 21,24% d'un chiffre d'affaires théorique de 347 000 000 DA. Mais les recettes engrangées effectivement ne sont que de 78 000 000 DA à cause d'abonnés récalcitrants et d'une police de l'eau qui ne verbalise jamais. Ledit ratio atteint dans ce cas le seuil alarmant de 100%. La réforme du système de l'eau tant au plan de la tarification que de la rénovation des réseaux AEP urbains s'avère plus qu'impérieuse pour la pérennité économique de l'ADE dans la wilaya de Djelfa. Il a également été question de la pléthore en personnel dont une partie sera redéployée au niveau du futur office national de l'assainissement (ONA) et l'autre partie doit subir une mise à niveau dans les métiers de l'eau. Enfin, selon une indiscrétion, le DG de l'ADE aurait laissé entendre que Djelfa sera érigée en direction régionale dans une seconde étape.