Un ouvrier du bâtiment décède suite à une décharge électrique d'un câble à haute tension. Un autre meurt en tombant d'un échafaudage du 2e étage. Un troisième, à cause d'une ceinture mal ajustée, est broyé par la machine sur laquelle il travaillait. Juste trois exemples pour illustrer « l'épidémie » qui s'est emparée du monde ouvrier à Constantine où, en l'espace de deux semaines, pas moins de cinq travailleurs ont péri dans des accidents de travail, très souvent à cause de conditions désastreuses, et aussi pour non-observation des règles les plus élémentaires de sécurité par les ouvriers eux-mêmes. Au-delà de l'aspect pécuniaire, où le maçon et l'électricien ne sont payés, dans la plupart des cas, qu'au SMIG, quand ce n'est pas moins, et où l'assurance est un mot banni, il convient de mettre le doigt sur ces accidents à répétition, notamment sur les sites de la nouvelle ville Ali Mendjeli, un immense chantier à ciel ouvert où le travail au noir règne en maître. Preuve en est, la découverte d'ouvriers égyptiens et hindous en situation irrégulière qui se faisaient exploiter d'une manière honteuse, en plus d'une cohorte d'ouvriers bien de chez nous et tout aussi exploités que leurs homologues étrangers. Cette situation chaotique quand il s'agit de réglementation et de salaires devient carrément dramatique à la suite de mort d'homme. Les accidents croissent à une vitesse effarante qui n'a d'égale que la léthargie des pouvoirs publics, inspection du travail en tête qui ne réagit que très timidement, il faut le dire, que quand il y a dépôt de plainte, sans suite malheureusement dans la plupart des cas. Aujourd'hui, alors que la dernière victime a été enterrée il y a à peine trois jours, faut-il encore tirer la sonnette d'alarme ? Vrai, la vie de beaucoup de nos concitoyens est en danger.