Déconstruire toutes les fausses vérités cumulées au sujet de la femme pour lui permettre de se réapproprier son histoire, son droit et sa dignité.» Voilà un grand thème qui sera au centre des discussions lors d'un congrès international qu'abriteront Oran et Mostaganem, du 27 octobre au 2 novembre prochains. Plus de 3000 participants qui viendront des quatre coins du monde sont attendus pour prendre part à cette rencontre planétaire placée sous le thème «Parole aux femmes». La question de la femme entre tradition, religion et modernité sera au cœur des débats soulignent la Fondation Djanatu Al Arif et l'ONG internationale AISA, organisateurs de cet événement. Pour préparer ce congrès, ces deux ONG s'appuient sur leurs réseaux de délégués activant en Algérie, Allemagne, Belgique, Canada, France, Maroc et en Suisse. La rencontre sera organisée sous la présidence d'honneur de cheikh Khaled Bentounes, guide spirituel de la voie soufie Alâwiyya dont le centre est basé à Mostaganem. Il est le président fondateur de nombreuses associations implantées au Maghreb, en Europe et partout dans le monde. Des universitaires, des islamologues, des juristes, des militantes et des militants féministes de plusieurs pays, échangeront leurs points de vue lors de ce congrès qui se veut «un espace de réflexion autour de l'énergie féminine porteuse de paix». «Tous les jours nous sommes assaillis par des informations et des images de conflits, de violences et de misère, conséquences du comportement insensé d'êtres humains. Et pourtant le désir de paix n'a jamais été aussi grand. Notre humanité doit réagir et s'orienter vers cette alternative qui s'offre à elle comme une opportunité : la société du mieux-vivre ensemble», plaident les organisateurs. Pour ces derniers, «la question féminine est un nouvel enjeu dont l'ampleur va bien au-delà des frontières géographiques, culturelles, sociales et religieuses et qui passe impérativement par la culture de paix». «Pour contribuer à relever ce défi, nous nous appuyons sur cet héritage de sagesse millénaire de la tradition du soufisme, cœur de l'islam, et notre implication constante depuis de nombreuses années dans le domaine de la paix, du vivre-ensemble, du dialogue interculturel et interreligieux», est-il encore expliqué. «Conformément à la 18e recommandation du centenaire en 2009 de la voie soufie Alâwiyya qui appelle à promouvoir la réflexion pour la création d'un mouvement féminin international, force vive qui porte l'islam de demain, nous organisons ce congrès, une première mondiale», indiquent ces ONG. Le but est de «construire une société où hommes et femmes sont égaux et responsables dans leurs rôles pour que l'humain en nous retrouve sa dignité, son équilibre et sa créativité», ajoutent les organisateurs. La rencontre veut également «dévoiler des vérités sur le statut de la femme dans l'islam pour qu'elle se réapproprie son histoire, son droit et sa dignité». «Depuis des années, les stéréotypes du féminin-masculin sont ancrés dans l'imaginaire collectif, malgré une évolution notable des mentalités. Ils reflètent l'image rigide et réductrice de la femme à ses seules apparences, créant un déséquilibre de l'être, de la société et une opposition de genres qui s'accentue», estime AISA, partenaire accrédité auprès de l'ONU doté d'un statut consultatif spécial attribué par un comité de 60 Etats membres de l'ONU. AISA est réputée posséder une expertise qui intéresse l'ONU sur les questions spirituelles, le rôle des organisations spirituelles et religieuses dans la gouvernance mondiale, la paix, les questions de genre, le développement social, l'éthique et l'environnement.