La Nuit des créateurs a dévoilé des tenues traditionnelles hors du commun. Organisée la semaine dernière par l'Etablissement Arts et culture, au Théâtre de verdure, cette soirée a révélé que dans le secteur de la mode, le traditionnel et le moderne peuvent se faire avec beaucoup de talent. Durant ces dernières années, les défilés de mode traditionnelle n'avaient rien d'extraordinaire. Les couturiers semblaient frileux, hésitant à moderniser les tenues traditionnelles. Mais voilà que la tendance se renverse ! C'est du moins ce qu'on a remarqué lors de la Nuit des créateurs, organisée la semaine dernière, par l'Etablissement Arts et culture au Théâtre de Verdure d'Alger. Pour une fois, on ne s'est pas arrêté aux retouches des sempiternels karakou et gandoura constantinoise. Désormais, les tenues de toutes les régions du pays sont « modernisables ». Toutes peuvent se prêter au jeu d'une soirée ou d'un cocktail, alliant ainsi traditions et modernisme. Dans la foulée, on retrouve la robe kabyle, la tenue chaoui, la gandoura oranaise, le seroual chalga… La preuve en détail. Pour la robe kabyle, le modèle en lui-même est intact. Le changement est dans l'étoffe. De couleur violette, le satin est marqué de rayures dorées espacées ; dessus, la fouta dont les rayures sont beaucoup plus rapprochées. La blouzate oranaise, elle, devient une robe du soir. Rose, noir, bronze, émeraude… un empiècement chargé de « akaches » scintillant, dénude le dos ou les épaules, descend en V ou en carré sur la poitrine… La robe chaoui, noir et or, coupée dans une matière souple, drapé au tombant parfait, serait parfaite pour le soir, même si elle ne moule pas la taille. Quant à la tenue algéroise, elle se veut très classe, surtout portée par une femme grande et mince : le seroual chalga, qui se décline aussi en robe, moule les hanches et dénude les jambes jusqu'à mi-cuisse. Le haut est tantôt coupé façon veste de costume classique, tantôt traditionnel mais toujours moulant et décolleté au dos ou devant. Les couleurs se déclinant dans une large combinaison de tons, pour tous les goûts. Les djellabas et ensembles tunique pantalon, toujours dans cet esprit traditionnel modernisé, se déclinaient dans tous les tons : du blanc au chocolat, en passant par l'abricot, le pistache, le brisque, le bleu ciel... Les modèles varient du sans manches, au manches longues et larges, en passant par les raglans, les modèles fondus, les trois-quarts... Chacune pourrait y trouver son compte ! Evidemment, toutes les femmes n'ont pas forcément les mêmes goûts, toutes ne souhaitent pas spécialement allier tradition et modernité ! Pour celles-ci, la Nuit des créateurs réservait des collections « franches » : entièrement traditionnelles ou totalement modernes ! C'est ainsi que certaines couturières ont proposé les classiques karakous, gandouras constantinoises et robes kabyles. Ou encore une déclinaison de caftans aux couleurs flamboyantes et au coupes gracieuses. Comme d'autres ont présenté des robes du soir, tout ce qu'il y a de plus moderne. La boutique Tiffany Design s'est, pour sa part, basée sur la tendance nord-américaine : robe sirène, robe princesse et robes de mariée. Les plus étonnantes sont les robes princesse. Classiques. Mais particulières du point de vue couleurs : fushia, saumon, pistache, vert d'eau, bleu turquoise, citron, lilas… Et des robes de mariées pour tous les goûts : sophistiquées, romantiques, simples, champêtres, parsemées de brillant et taillées dans des matières nobles telles que la soie sauvage, satin royal et la dentelle de Calé. Et c'est dans l'optique de plaire à toutes que la Nuit des créateurs a réuni différents styles autour de Mesdames Cherifa, Khadidja, Meriem, M. Stambouli… pour rappeler qu'allier tradition et modernité est tout à fait possible, mais qu'il reste un choix que chaque femme peut faire ou non !