Le dernier concours d'accès au Doctorat LMD 2014-2015, qui s'est déroulé le 18 octobre dernier à l'université de Annaba, a été marqué par de vives critiques dans le milieu des professeurs et des candidats, avons-nous appris de ces derniers. Pour les premiers, le nouveau système qui a été mis en place par le Professeur Ammar Haiahem, recteur de l'université de Annaba, les a exclus de la correction des copies, bien qu'ils soient les auteurs des sujets d'examens. Pour les seconds, le retard constaté dans l'affichage des résultats de ce concours a donné lieu à différentes supputations, notamment la possibilité d'octroi de ce poste doctoral en contrepartie de plusieurs centaines de milliers de dinars. Grave, cette affaire le serait à plus d'un titre s'il s'avérait que ces accusations sont vraies. Elle a alimenté des discussions et les rumeurs dans le milieu de la communauté universitaire locale ont pris une dimension nationale sachant que le dossier est actuellement sur le bureau du Pr Mohamed Mebarki, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Retour sur l'affaire. L'université de Annaba a dégagé pour le concours d'accès au Doctorat LMD 2014-2015, 95 postes répartis sur 27 filières scientifiques. Les épreuves ont eu lieu le 18 octobre dernier et les résultats publiés trois jours après. Or, selon les professeurs qui ont établi les sujets d'examens, chacun dans sa spécialité, «la correction et l'affichage des résultats s'effectuent durant la même journée, voire dans les 24h qui suivent au maximum. Or, le nouveau recteur nous a exclus de la surveillance des candidats et la correction des sujets. Ce qui a donné lieu à un mécontentement au sein de la corporation. Le même courroux est perceptible dans les rangs des postulants qui ont été contraints de patienter, non sans être stressés, trois jours pour voir les résultats affichés.». Des résultats qui ont été critiqués par les étudiants se basant sur des «exemples» qu'ils n'ont pas hésité à citer : «Comment peut-on concevoir qu'une étudiante en biologie, major de promotion à plusieurs reprises, ne réussisse pas cet examen alors que d'autres d'un niveau tout juste moyen accèdent au doctorat sans peine ? Le doute est permis quant à la transparence des résultats.» Des accusations graves, que le professeur Ammar Haiahem, le recteur de l'université de Annaba, réfute en bloc. Lui qui dit être la proie de pressions de toutes parts émanant de hautes personnalité déclare que «c'est parce que j'ai chamboulé l'ordre établi dans cette université que je suis actuellement la cible à abattre. On a recours aux invectives que quand on manque de preuves. Auparavant, les enseignants établissent des sujets d'examens, surveillent les candidats et corrigent. Un pouvoir totalitaire qui peut donner lieu parfois à des dépassements. Quant au retard accusé dans l'affichage des résultats, ordre a été donné aux enseignants d'afficher immédiatement les résultats dès la fin de la correction. Je suis venu à cette université pour mettre de l'ordre et éviter le favoritisme des uns et des autres.»