La désormais affaire du concours d'accès au Doctorat LMD 2014-2015 qui s'est déroulé le 18 octobre dernier à l'université de Annaba a fait délier les langues et a suscité des réactions tant de la part des enseignants que des étudiants concernés. En effet, des enseignants-chercheurs et chercheurs habilités sont revenus à la charge en relevant, selon eux, plusieurs anomalies ayant marqué cet important concours. «Il existe des textes réglementant la gestion du doctorat LMD qui est sous la seule responsabilité du comité pédagogique de formation. Il est composé de trois enseignants ayant obtenu l'habilitation par le ministre de l'Enseignement supérieur. Pourquoi toutes ces interférences de l'administration ? Le problème de l'Université algérienne se trouve dans la primauté qu'a l'administration sur la pédagogie et la recherche», a réagi un enseignant-chercheur à l'université. Ainsi, en se référant à l'arrêté ministériel n°345 du 17 octobre 2012, nous pouvons constater que le Comité de formation doctorale (CFD) a été élargi sur instruction du recteur, donnant lieu à l'interférence de l'administration. Or, le CFD ne peut être élargi éventuellement qu'aux enseignants-chercheurs et chercheurs habilités de l'établissement et hors établissement. Il est clairement mentionné dans cet arrêté que le CFD a pour mission, entre autres, de concevoir les épreuves écrites du concours, veiller au respect des règles de l'anonymat dans l'organisation des épreuves, et d'assurer l'organisation et le suivi du concours en coordination avec les services administratif concernés jusqu'à la proclamation des résultats. «Dans ce cas de figure, l'administration n'intervient que pour entériner les résultats décidés par le CFD», ajoute la même source. Les étudiants ne sont pas en reste puisqu'ils n'ont pas raté l'occasion pour exprimer leur avis. Narjess en est une. Elle a concouru à cet examen. Sa réaction en dit long sur sa déception. A ce propos, elle déclare à El Watan-étudiant : «Je tiens à apporter des informations complémentaires puisqu'il s'agit de ma personne. En effet, je suis la Major de promotion avec une moyenne de 15,31 au cours de mes trois dernières années universitaires. Tous les professeurs qui m'ont eue peuvent témoigner quant à mes aptitudes. Il est impensable que mes notes obtenues à ce concours soient au-dessous de la moyenne. Nous avons demandé, mes parents et moi, la copie auprès du doyen de l'université, mais sans suite, prétextant que je pourrais être radiée de ce concours à vie. A ma connaissance, il n'y a aucun règlement qui le prouve. A mon avis, il y a malversation et favoritisme. Nous constatons que le règne de la médiocrité subsiste dans nos établissement, car comment encourager l'élévation de niveau et surtout la perte de nos meilleurs éléments ?» Des accusations graves, que le professeur Ammar Haïahem, le recteur de l'université de Annaba, réfute en totalité. Dans sa déclaration à El Watan-étudiant, il a révélé être la proie de pressions de toutes parts émanant de hautes personnalités : «C'est parce que j'ai chamboulé l'ordre établi dans cette université que je suis actuellement la cible à abattre. On a recours aux invectives que lorsque on manque de preuves. Auparavant, les enseignants établissaient des sujets d'examens, surveillaient les candidats et corrigaient. Un pouvoir totalitaire qui peut donner lieu, parfois, à des dépassements. Quant au retard accusé dans l'affichage des résultats, ordre a été donné aux enseignants d'afficher immédiatement les résultats dès la fin de la correction. Je suis venu à cette université pour mettre de l'ordre et éviter le favoritisme des uns et des autres.» Pour rappel, ce concours a été marqué par de vives critiques dans le milieu des professeurs et des candidats. Elles ont alimenté des discussions et les rumeurs dans le milieu de la communauté universitaire locale qui a dépassé les frontières de la wilaya sachant que le dossier est actuellement sur le bureau du Pr Mohamed Mebarki, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.