8 milliards de centimes ont été récuperés. En un mois et demi, les enquêteurs de la gendarmerie nationale viennent de démêler l'écheveau de la spectaculaire affaire du vol du camion de transport de fond à Oum el Bouaghi. Alors que le délicat chauffeur est toujours dans la nature, ses acolytes, au nombre de sept (7) ont tous été arrêtés. Voici le film officiel des évènements qui ont défrayé la chronique à Oum El Bouaghi et au-delà. Le mardi 28 octobre dernier, à 15 heures, les deux agents chargés de sécuriser le fourgon transportant des fonds ont contacté le 1055 pour faire état du vol du fourgon qu'ils étaient chargés de sécuriser. Ce mardi, le véhicule de marque Mercédès Benz, appartenant à la société Amnal, domiciliée à Sidi Mabrouk (Constantine) se dirigeait vers la wilaya d'Oum El Bouaghi, conduit par Gh. R., un jeune ayant des antécédents judiciaires et accompagné de deux agents de sécurité. Arrivé à quelques encablures de la ville d'Aïn Beida, le conducteur simule une panne du fourgon. Il demande alors aux deux agents de pousser le véhicule. Une fois ces deux derniers descendus, le conducteur prend la fuite vers une autre destination. Le scénario est aussi vieux que le métier de voleur. Le coup est en effet calqué sur de nombreuses affaires du genre. On se souvient du convoyeur de fonds qui s'était envolé avec 11 millions d'euros appartenant à une banque à Lyon, dès que ses accompagnateurs avaient le dos tourné. L'argent investi Les agents, pris de court, contactent les services de la gendarmerie nationale de la ville d'Aïn Beida. Tout de suite, l'alerte est donnée pour passer au peigne fin tous les environs. Branle-bas de combat au niveau de toutes les brigades mobilisées pour la circonstance. Il n'a pas fallu longtemps pour que fût découvert le fourgon près de la localité de Beririche (commune de Berriche), sur la route nationale N 80 reliant Aïn Beida à la wilaya de Guelma. Malheureusement, «allégé» de la modique somme de 14 milliards et 240 millions de centimes, destinés à alimenter les bureaux de poste de la région. Les services judiciaires de la gendarmerie nationale d'Alger entreprennent des recherches auprès des suspects. Des recherches qui finissent par donner des résultats. L'affaire implique sept individus, et ce après que le procureur de la république près le tribunal d'Aïn Beida a élargi la compétence des enquêteurs qui se sont déplacés à Constantine pour interroger un certain Dh. A. qui a reconnu sa complicité. Selon ses aveux, le coup a été planifié depuis deux mois avec Gh. A., et Gh. R. Tous reconnaissent également avoir suivi le fourgon après sa sortie de Constantine jusqu'à l'entrée d'Aïn Beida pour faire leur coup. Qu'en est-il de l'argent volé ? L'enquête révèle que le premier mis en cause, Gh. R., a acheté un domicile à M'Sila au nom de Gh. N., domicile où fut d'ailleurs découverte la somme de 8 milliards de centimes. Le principal accusé a aussi acquis une autre maison à Guelma. Les deux maisons furent mises sous scellé. Jeudi dernier, les six individus sont traduits devant le tribunal d'Aïn Beida qui a placé sous mandat de dépôt Gh. A., et Dh. A. pour vol qualifié, association de malfaiteurs, ainsi que H. S. pour non dénonciation. K. S., M. F., S. A., S. Ch. et Z. S. sont placés sous contrôle judiciaire pour les mêmes délits, tandis que le principal accusé, à savoir le conducteur du fourgon, Gh. R. est toujours en cavale faisant l'objet d'intenses recherches.