Les plages est et ouest de Tamentfoust (El Marsa) ont connu, jeudi dernier, une affluence moyenne. C'est en tout cas l'estimation de ceux qui officient dans ces endroits. La cause ? « La crainte d'attentat après l'explosion d'une bombe à Réghaïa-plage, la baisse de la température et un goût de fin de saison estivale », résume un agent. Ce n'est pas tout. Il était 11h quand nous y arrivons. Le trajet Alger-Centre-Quahouat Chergui par bus « douga-douga » était ennuyant : aux interminables arrêts, s'ajoutaient les embouteillages qui se forment tout au long de la route reliant Bordj El Kiffan à Quahouat Chergui. C'est à partir de cette dernière localité qu'on peut relier l'ex-La Pérouse. « On est toujours un peu malheureux quand on débarque quelque part et que personne ne vous attend », écrivit Malek Haddad. Et il disait vrai. On se plaît à contempler les paysages quand le fourgon s'arrêta, dans un carrefour. Tout le monde se précipita dehors. On demande : « Où sommes nous ? » « Mais à Tamentfoust ! », rétorqua le chauffeur. On descend du véhicule au milieu des troncs d'arbres, de pneus et des eaux usées. « Soyez les bienvenu(e)s à Tamentfoust ! » Ce n'est pas un agent d'accueil, une plaque ou une banderole qui l'indiquent ; c'est juste une vue de l'esprit. C'est à ce moment qu'on se rappelle d'un conseil : « Pour gagner les plages, il suffit de suivre la foule. » Deux jeunes ouvrent la « marche » suivis de plusieurs membres d'une famille. Ce n'est que 150 m plus loin, au milieu d'un vaste champ plein de sachets bleus, que l'on s'assure des lieux. « L'accès à la plage libre et gratuit conformément à la loi », indique un panneau, dans un style froid, sans aucune invitation. Un jeune en tenue estivale apostropha alors la famille : « Suivez-moi. J'ai un coin pour vous. Ne craignez rien. Nous avons fait en sorte que les familles soient séparées des autres personnes venues seules… » Les membres de cette famille ont accédé à sa demande, la peur au ventre : ils ne cessaient de se retourner pour s'assurer que les autres suivaient la marche. Arrivé à la hauteur du siège de la sûreté urbaine, le guide fonça dans une ruelle, au milieu des bouteilles d'eau vides, des canettes de bières, des cartons et des sachets bleus. Ce décor n'était rien devant les canalisations des eaux usées jetant leur contenu dans la Grande bleue. Des décharges sauvages, des détritus et des pneus, se sont formés sur le rivage, rendant inutilisable une partie de la plage. L'affluence des estivants était cependant importante de l'autre côté. Le rivage est scindé en plusieurs « zones d'activité » gérées par des jeunes qui louent des parasols, des tables et des chaises. La fréquentation de ces lieux est selon que vous êtes en famille ou nom. Cela dit, pour se changer ou pour aller aux toilettes, il faut faire appel à son imagination. Les familles semblaient tout de même bien s'amuser sous les airs marins frais ! La Plage ouest est située au bout de la route du port. La circulation sur cette dernière, bordée de bars-restaurants et de pizzerias, est difficile du fait du stationnement et du passage des véhicules. Toujours des ordures et encore des sachets en plastique ! Un regard est même laissé à ciel ouvert, devant un restaurant, avant d'arriver à la plage. De magnifiques sites sont ainsi défigurés. « Veillez à la propreté de votre plage » n'est qu'un vœu porté sur un panneau. N'empêche ! Cloîtrée entre deux zones militaires, la Plage ouest fait le bonheur des vacanciers, contre d'importantes privations, il est vrai.