Le site de Tidessi, situé à 4 km à la sortie nord de la ville de Tamanrasset, a été retenu cette année pour y organiser la 4e édition de la célèbre fête des éleveurs de dromadaires, Amni N'Amenes. Initiée par la Chambre locale d'agriculture en collaboration avec la direction des services agricoles de la wilaya, la manifestation à laquelle ont pris part plus de 40 associations d'éleveurs et d'agriculteurs s'inscrit dans le cadre de la sensibilisation à la sauvegarde des traditions de cette région saharienne ainsi qu'à la mise en valeur des richesses animalières et du potentiel existant en matière de cheptel camelin, a indiqué le président de la CA, Bamhamed M'hamed en marge de cérémonie d'ouverture de la rencontre. Au programme de ce rendez-vous annuel, qui a duré les deux derniers jours de l'année écoulée, des expositions sur les valeurs nutritives et les vertus du lait de la chamelle et une course de chameaux à laquelle ont participé sept wilayas du Sud et du Grand Sud, à savoir Laghouat, Ouargla, Ghardaïa, Djelfa, Tindouf, Adrar et Illizi. Les trois quarts du cheptel camelin de Tamanrasset transhume hors wilaya La manifestation a opté pour la convivialité et l'échange d'expériences et de convergence d'idées entre les éleveurs qui ont saisi cette opportunité pour soulever les problèmes dans lesquels ils se morfondent, nous a confié M. Bamhamed, faisant savoir que «70% du cheptel camelin de la wilaya opère sa transhumance hors de nos frontières en raison de la sécheresse et du manque de précipitation. C'est au fait l'une des raisons qui a motivé le choix de la commune de Tamanrasset pour la célébration d'Amni, prévu initialement à Tinezaouatine, à 500 km à l'extrême sud du chef-lieu de wilaya». Cependant, les moyens mis en place pour l'occasion restent «médiocres» aux yeux des éleveurs qui aspirent à plus de d'intérêt et de considération de la part des autorités locales. «Contrairement aux manifestations culturelles et folkloriques organisées annuellement dans la wilaya, Amni n'est pas subventionnée par les autorités compétentes. La rencontre n'est même pas à l'ordre du jour de la commission installée à cet effet au niveau de la wilaya», s'indigne le secrétaire de l'Union générale des agriculteurs à Tamanrasset, Ahmed Ben Kouider. L'élevage camelin, une option stratégique Tout en brossant un tableau peu reluisant de la situation des éleveurs, notre interlocuteur en appel aux plus hauts responsables du secteur pour «prendre des mesures incitatives adaptées aux exigences climatiques et géographiques de cette vaste partie du pays où sont recensés plus de 22 000 éleveurs et 70 000 têtes camelines». M. Ben Kouider a mis en exergue la nécessité d'investir dans le développement des espaces de production et de commercialisation du lait de chamelle qui demeure un créneau mal exploité compte tenu des potentialités existantes. Abondant dans le même sens, le président de la fédération locale de l'élevage de bétail, Bouhdjar M'hamed, a de son côté énuméré les contraintes ayant poussé les éleveurs à faire brouter leur cheptel sous d'autres cieux. Ce qui s'est répercuté sur le prix de la viande rouge, dont le prix reste inabordable au grand dam des maigres bourses. Révision des subventions En réponse aux questions et aux préoccupations mises au jour, le wali de Tamanrasset, Mahmoud Djemaâ, décide de revoir les procédures liées aux subventions qui ne profiteraient, constate-on, qu'aux barons de la contrebande. «Les subventions ne seront désormais attribuées qu'aux éleveurs déclarés par la direction des services agricoles de la wilaya et ceux mentionnés sur les procès-verbaux dressés par les présidents des Assemblées élues», lance le chef de l'exécutif à l'adresse des éleveurs. Quant au problème de la sécheresse qui affecte sérieusement la wilaya, M. Djemaâ préconise la création de plusieurs périmètres agricoles dotés de forages et de tous les équipements nécessaires à l'irrigation et à l'abreuvage de bétail. La gestion de ces périmètres, ajoute-t-il, sera confiée aux agriculteurs.