A moins de trois mois de l'événement «Constantine capitale de la culture arabe 2015», le centre-ville est encore un immense chantier. Les atermoiements enregistrés dans l'exécution des travaux de réhabilitation engagés sont assez préoccupants et occasionnent de multiples désagréments aux piétons, contraints de partager la chaussée avec des automobilistes pas toujours indulgents. En réfection ou squattés par les échafaudages des ravaleurs de façades, les trottoirs du centre-ville sont actuellement toujours impraticables, au grand dam de Sami Bencheikh, commissaire de la manifestation culturelle de 2015. Le retard dans la réfection des trottoirs, notamment ceux de la place des Martyrs, communément appelée la Brèche par les Constantinois, et ceux du boulevard Belouizdad (ex-St Jean), a complètement perturbé les desseins du commissariat de la manifestation qui prévoyait d'organiser un marathon, une foire de la brocante (antiquités) et des expositions de toiles de peinture réalisées par les étudiants de l'Ecole des beaux- arts. Une sorte de place Montmartre, où devant leurs chevalets, les apprentis peintres laisseraient exprimer toute l'étendue de leur talent. Rattrapé par la dure réalité du terrain, le commissariat de la manifestation de 2015 a dû revoir ses ambitions à la baisse. A défaut de trottoirs aménagés et d'un centre-ville opérationnel, Constantine n'aura donc pas son «Montmartre», célèbre quartier situé au nord de la ville de Paris, connu dans le monde entier pour ses nombreux artistes peintres et croqueurs de portraits-minute, attirant chaque jour des milliers de touristes. En occupant le centre-ville et en proposant des activités à une population exaspérée par les lenteurs qui ont caractérisé les travaux de relooking de la ville du vieux rocher, Sami Bencheikh souhaitait «mettre la population de Constantine dans le bain de la manifestation de 2015 avant l'heure pour qu'elle soit présente et se mobilise pour la réussite de l'événement».