Au lendemain de l'affaissement d'une partie de la chaussée de la rue Abdelhamid Boutelja, des habitantes, oui, des femmes habitant le quartier Sidi Ali Dib ont tenu, lors d'un déplacement à nos bureaux, à exprimer leur colère tout en dénonçant «l'inertie et le laxisme des responsables qui n'ont pas pris en considération nos multiples cris d'alarme depuis l'implantation du chantier en contrebas de cette route, il y a plusieurs mois déjà». «Cet affaissement était prévisible. Les premières fissurations de la chaussée ne datent pas d'aujourd'hui. Elles sont apparues dès que le mur de soutènement se trouvant en bas ainsi que son contrefort qui callait cette route ont été démolis. Quand on démolit tout un pan servant de soutènement on doit obligatoirement s'attendre au pire. On a tout fait pour sensibiliser et les services techniques de la commune et le propriétaire de l'immeuble où le chantier a été implanté, mais nos tentatives sont toutes restées vaines et le résultat n'a pas tardé. Devant le silence radio qu'on nous a signifié, nous sommes allées jusqu'à alerter la Protection civile qui s'est déplacée pour faire son constat et puis, rien, jusqu'au jour de la catastrophe où, comme par enchantement, tout le monde est venu déplorer l'accident qui aurait pu couter la vie à des citoyens. Pourquoi les services communaux chargés de l'urbanisme n'ont-ils pas réagi ? Où était la police de l'urbanisme ? Pourquoi a-t-on laissé faire ? C'est de la non-assistance à population en danger», s'indigne l'une des habitantes. Et à une autre d'enchainer «Nous refusons aujourd'hui qu'on vienne nous rassurer en nous disant que le pire est passé et que tout va être entrepris pour consolider ces lieux. Regardez (en exhibant des photos, ndlr) l'affaissement est à moins de deux mètres seulement des immeubles qui longent cette route. Les gens ont vraiment peur pour leurs vies et pour leurs biens. Regardez, ces deux maisons qui limitent la partie affaissée, elles sont comme suspendues. Les gens ont peur, il faut l'écrire dans votre journal pour dire aussi que certains habitants du quartier ne dorment plus la nuit». QUATRE ELEMENTS EN CAUSE Pour revenir aux causes éventuelles de cet affaissement, un technicien connaissant parfaitement ces lieux estiment que l'accident est la résultante d'une combinaison de quatre éléments et d'expliquer :«En premier lieu, il y a l'implantation de ce chantier en contrebas de la route dont les travaux ont grandement perturbé le sol. Ensuite, il y a la nature même du sol de cette partie de Skikda, constitué de schistes et d'argile, une matière qui a tendance à se liquéfier au contact de l'eau créant ce qu'on appelle le phénomène d'appel-au-vide. Il y a aussi cet immeuble de quatre étages implanté juste en amont de la route et dont le poids, considérable, a constitué un élément de pression, donc de perturbation. En dernier lieu, il y a les fuites d'eau dans ces sols. Ces fuites éternelles sont ainsi venues attiser tout un ensemble de déstabilisation et le résultat vous le connaissez». Au sujet des décisions ayant été prises pour ‘stabiliser' du moins le sol, on apprend de source proches du dossier du suivi que les pouvoirs locaux ont déjà pris attache avec l'entreprise publique en charge, actuellement, des travaux de la Trémie de Esserdouk pour qu'elle prenne en charge les gros-œuvres devant sécuriser et définitivement ce quartier. «L'entreprise a déjà entamé son étude jeudi dernier et vu l'urgence de la situation, elle devrait commencer les travaux dans de brefs délais», rajoute notre source.