La deuxième édition du Festival international du cinéma amazigh s'est ouverte hier à Paris pour une durée de deux jours. En partenariat avec la mairie de Paris, le festival verra la participation de nombreux réalisateurs venus du Maghreb et des pays du Sahel. A l'initiative de Mohamed Saâdi, fondateur et président de la Télévision berbère, ce festival, qui ne bénéficie d'aucune aide financière étatique, maghrébine ou africaine, se définit comme un «tremplin vers une reconnaissance du nouveau cinéma se réclamant de la culture berbère». Parrainé par le chanteur kabyle Idir, le festival devrait attirer, comme l'année passée, de nombreux cinéphiles et curieux qui s'intéressent aux productions cinématographiques berbères. En dépit des modestes moyens dont il bénéficie, son ambition est de grandir pour devenir une référence pour les cinémas d'ailleurs. C'est également un moyen de promouvoir la circulation des œuvres cinématographiques d'origine berbère, afin qu'elles soient découvertes par le public européen. Joint par téléphone, Mohamed Saâdi a estimé que l'objectif est de donner une visibilité au cinéma berbère, faire émerger de nouveaux talents et surtout permettre à une culture berbère, malmenée dans ses pays d'origine par les régimes en place, de s'épanouir au-delà de ses frontières naturelles. Il a critiqué par ailleurs le régime algérien qui regarde la culture berbérophone à travers un prisme folklorique. Pour cette deuxième édition, neuf longs métrages, sept documentaires et pas moins d'un quinzaine de courts métrage vont se concurrencer durant les deux jours à la salle Luminor, dans le 4e arrondissement de Paris. Où est passé le film fadhma N'soumer ? On peut citer, entre autres, Awhid, de jamel Guenif, Azul, de Wassim Quobi, et Assensi nazru nthhur, de Djamel Aït iftene. Dans la catégorie des documentaires, on peut évoquer Gnawa, de Lalla Mimouna, ou Pèlerinage sur les traces d'une sainte, de Hamid Azizi, ainsi qu'Histoire des villages amazighs en Tunisie, de Abdelhak Terhouni. A vrai dire, en plus des nombreux courts et longs métrages et documentaires qui seront diffusés sur l'écran du Luminor, cette salle va également accueillir, en hors compétition, de grandes productions qui ont déjà fait l'actualité. Comme Timbuktu, de Abderrahmane Sissoko, Les Terrasses d'Alger de Merzak Allouache, et L'Oranais de Lyès Salem. Des débats auront lieu tout au long du festival, qui commence à prendre de l'ampleur, malgré le peu de moyens dont il dispose. Par ailleurs, les organisateurs ont déploré l'absence du film Fadhma N'soumer, diffusé récemment en Algérie. Financé entièrement par l'Etat algérien, les programmateurs du festival n'ont pas réussi à le sélectionner pour des raisons inconnues.