Des garde-côtes de la station maritime principale de Annaba ont intercepté et secouru, dans la nuit de dimanche à hier, deux embarcations artisanales à bord desquelles avaient pris place 28 candidats à l'émigration clandestine, dont deux mineurs, avons-nous appris de ce corps constitué. Agés de 17 à 52 ans, ces infortunés naviguaient à 8 miles nautiques au nord de Oued Bagrat, lorsque les deux embarcations ont été repérées, vers 2h, par les forces navales relevant de la 5e Région militaire ; elles ont été interceptées, poursuivies, arraisonnées et reconduites au port de Annaba. Brisant ainsi les rêves de rejoindre les côtes de la rive européenne, notamment l'île de Sardaigne (Italie). Ils étaient venus de Annaba et de Bordj Bou Arréridj avec la ferme intention de quitter l'Algérie et rejoindre, tant bien que mal, leurs pairs déjà établis sous des cieux européens «plus cléments». Selon les premières informations, les 28 jeunes migrants clandestins ont appareillé vers 21h depuis Oued Bagrat, une plage déserte de la commune de Seraïdi, à l'effet de s'assurer de l'absence des garde-côtes de Annaba. Mais c'était sans compter sur la vigilance de ces derniers, qui étaient en patrouille dans le cadre de la sécurisation des frontières maritimes algériennes. A l'arrivée au port de Annaba, les candidats à l'émigration clandestine ont été pris en charge par le médecin de la Protection civile. Les malheureux harraga ont été présentés au procureur de la République devant le tribunal de Annaba. Quant aux deux jeunes de 17 ans, ils ont été placés sous l'autorité judiciaire du juge des mineurs. Il y a quelques jours, l'Union européenne (UE) a exprimé le besoin d'exploiter une partie de la côte algérienne dans sa lutte contre l'émigration clandestine, dont les flux proviennent essentiellement des pays du nord de l'Afrique, dont l'Algérie. L'emplacement de cette base a été déjà localisé à l'ouest du pays. Il s'agit d'un lieu dégagé, perché sur les hauteurs d'une plage déserte du littoral de Aïn Témouchent. Un emplacement propice à l'installation d'une base aérienne pour des drones dont la mission officielle est d'alerter sur toute tentative de rejoindre clandestinement les côtes européennes. Cependant, la demande de l'Union européenne a subi une sèche rebuffade de la part des autorités algériennes, réfractaires à toute présence sur son sol de bases aériennes étrangères, militaires ou même civiles. Selon un décompte officiel, quelque 2000 migrants clandestins, toutes nationalités confondues, ont trouvé la mort depuis janvier 2015 en tentant de traverser la Méditerranée à destination de l'Europe. Une véritable hécatombe que les Européens cherchent à éviter à l'avenir par l'installation de bases de drones à travers les pays de la Méditerranée.